Réuni en assemblée générale vendredi dernier à Cattenom le groupement des industriels de maintenance de l’Est (GIMEst) a dit sa « préoccupation » dans la perspective d’une fermeture de Fessenheim. Qui pourrait en annoncer d’autres…
Julio Otero, en l’absence de Didier Ossemond, empêché, a présidé l’assemblée générale du GIMEst vendredi 10 juin à Cattenom. Pour le premier vice-président de l’Association des entreprises de maintenance du nucléaire de l’Est, en charge des relations avec la centrale de Chooz dans les Ardennes, le bilan du GIMest est très positif. Mais des nuages demeurent à l’horizon.
Fermeture de Fessenheim et, à présent, évocation, même informelle, d’une liste de centrales « à fermer en priorité » ; dont Cattenom… Quel regard portent les industriels sous-traitants sur les annonces successives qui touchent aujourd’hui le secteur du nucléaire ?
Julio OTERO : « Nous sommes très préoccupés, cela va de soi ! Pour nous, sans même parler des récents débats autour des centrales frontalières, la seule perspective d’une fermeture à Fessenheim suscite beaucoup d’interrogations. Et fait peser un risque énorme sur les emplois et même la pérennité de certaines entreprises sous-traitantes. Sans parler du caractère assez incompréhensible d’une telle éventualité : une très importante remise à niveau a été consentie pour la centrale alsacienne. On comprend mal pourquoi il faudrait maintenant la fermer. »
De fait, considérez-vous le grand projet industriel en cours à Cattenom comme un gage de pérennité ?
« Ce que je peux affirmer, c’est que pour notre groupement (110 entreprises adhérentes et environ 5 000 salariés, NDLR), ce grand projet industriel offre de la visibilité en termes de carnet de commandes. Pour nous, cela n’a pas de prix ! A la fois parce que c’est un gage d’activité mais surtout du fait de la planification en termes d’investissements en matériels, en sécurité, en ressources humaines, en formation que cela permet. »
La formation, justement, constitue l’un de vos principaux chevaux de bataille…
« C’est un des grands enjeux sur lesquels nous avons mis l’accent sur la période 2015-2016 en effet, avec quelque 30 923 heures de formation réalisées auprès de 3 069 stagiaires et, notamment, la mise en place du chantier-école d’Amnéville (600 000 € investis).»
2017 sera l’année de l’intégration de la centrale de Nogent-sur-Seine ?
« Elle est prévue pour l’an prochain en effet et portera à 4 le nombre de centres nucléaires de production électrique (CNPE) sur notre ressort. Un développement considérable. De fait, nous allons créer en interne une vice-présidence supplémentaire consacrée aux relations avec ce CNPE. »