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Fermeture de la gare d’Audun-le-Tiche : stupeur et indignation du côté français


Cette décision est d'autant plus mal acceptée qu'elle a été prise unilatéralement par les autorités luxembourgeoises. «Nous l'avons appris par voie de presse», confirme le maire de Villerupt, Pierrick Spizak (photo : Pierre Heckler / Le Républicain Lorrain).

L’annonce de la fermeture prochaine de la gare CFL soulève un vent d’indignation chez les élus du Pays-Haut.

Le ministre luxembourgeois en charge de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch, a jeté un pavé dans la mare il y a un mois en annonçant la fermeture prochaine de la gare d’Audun-le-Tiche. Cette gare, située en France mais gérée par les CFL et connectée au réseau ferré luxembourgeois, sera remplacée par une ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) qui fera la navette entre Micheville et Esch-sur-Alzette. Le cadencement théorique annoncé est de cinq minutes entre chaque bus.

Cette nouvelle ligne s’inscrira, à l’horizon 2035, dans le nouveau réseau de mobilité du Grand-Duché, qui prévoit la création d’une ligne de tram rapide entre Esch-sur-Alzette et Luxembourg. Pour se rendre dans la capitale, les habitants du Pays-Haut devront donc d’abord prendre un bus, puis monter dans un tram rapide à Esch-sur-Alzette.

Une solution «incohérente» aux yeux des élus nord-mosellans, qui ne comprennent pas pourquoi la ligne de tram n’a pas été prolongée jusqu’à Micheville, où une plateforme de mobilité doit justement sortir de terre. Ces derniers fustigent un niveau de service inégal des deux côtés de la frontière, alors qu’un travailleur frontalier sur deux sera français en 2035. «C’est d’autant plus incompréhensible que Français et Luxembourgeois payent le même niveau d’impôts», s’étrangle Alain Casoni, conseiller départemental de Meurthe-et-Moselle. «Le tram pour eux, le vélo pour nous», résume la maire d’Audun-le-Tiche, Viviane Fattorelli.

Une lettre adressée à François Bausch

Cette décision est d’autant plus mal acceptée qu’elle a été prise unilatéralement par les autorités luxembourgeoises. «Nous l’avons appris par voie de presse, confirme le maire de Villerupt, Pierrick Spizak. C’est leur gare, d’accord, mais ce sont nos travailleurs frontaliers qui prennent le train. Je demande au gouvernement luxembourgeois de contacter les élus français. Parce qu’au moindre problème, les usagers vont se retourner contre nous.»

La ligne 60 est la plus empruntée du réseau luxembourgeois avec 6,9 millions de voyageurs annuels, dont environ 800 transitent chaque jour par la gare d’Audun-le-Tiche. «Ce sont des travailleurs, mais aussi des étudiants et des lycéens», rappelle Pierrick Spizak. Un chiffre qui pourrait être plus élevé encore avec une offre de stationnement plus conséquente.

En réponse à cette annonce, le maire de Villerupt a cosigné, avec la maire d’Audun-le-Tiche et celui d’Aumetz, une lettre adressée à François Bausch. Sans réponse satisfaisante, des actions en collaboration avec les syndicats cheminots luxembourgeois pourraient être menées.

Damien Gollini (Le Républicain Lorrain)