Un train à grande vitesse stoppé et évacué, des démineurs mobilisés et un trafic perturbé : en gare de Faulquemont, vendredi après-midi, les passagers du Francfort-Paris ont vécu dans le calme une vraie situation de crise. En cause : un bagage non identifié… appartenant à l’un des voyageurs.
C’est une image rare : un TGV OuiGo figé sur les rails en gare de Faulquemont, des quais vides et un accès sécurisé à 250 m à la ronde. Ce vendredi vers 16 h, tous les passagers du train reliant Francfort à Paris ont été priés de quitter les voitures avec leurs bagages. L’évacuation a duré plus d’une demi-heure, beaucoup se déplaçant en famille ou en groupe. D’un coup, des voyageurs venus de l’étranger ont découvert la modeste gare de Faulquemont. En cause : une petite valise noire considérée comme suspecte car non identifiée et ne disposant d’aucun étiquetage. Les démineurs de la Sécurité civile ont été appelés, et le trafic ferroviaire s’est retrouvé complètement interrompu en Moselle-Est.
À l’abri dans les ateliers
Peu après la halte de Forbach, un appel a été lancé à trois reprises à propos d’un bagage suspect, mais personne ne s’est fait connaître. La direction de la SNCF a alors décidé d’évacuer le train en gare de Faulquemont. Avertie rapidement, la municipalité de cette ville a ouvert les ateliers techniques situés près de la gare, mettant ainsi tout le monde à l’abri.
« Nous avons commandé 500 bouteilles d’eau pour que chacun puisse se désaltérer », fait savoir Bruno Bianchin, maire de Faulquemont, venu discuter avec les passagers. Parmi ces derniers figuraient de nombreux Allemands, et des voyageurs de toute la France espérant avoir leur correspondance à Paris. Sihen était dans la voiture 16, celle où se trouvait le fameux colis suspect. « C’était une petite valise noire, on a été obligés de la pousser pour mettre nos bagages. Elle n’était pas étiquetée. » En attendant l’intervention des spécialistes du déminage, chacun a pris son mal en patience pendant près de trois heures. Tout autour de la gare, l’accès a été interdit aux véhicules et piétons, une quinzaine de gendarmes étant mobilisés sous la responsabilité du chef d’escadron Aurore Rigail, commandant la compagnie de gendarmerie de Boulay. Peu après 18 h, les passagers ont entendu un grand boum. Le signal de la neutralisation de la valise. Elle a été ouverte avec un procédé pyrotechnique, et non pas entièrement détruite. Le propriétaire est identifié : il était bien dans le train, mais n’avait répondu à aucun des appels.
Philippe Creux (Le Républicain lorrain)