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Faillite de British Steel : inquiétude pour l’approvisionnement à Hayange


L’usine de Hayange emploie 440 personnes spécialisées dans la production de rails. (photo RL/Julio Pelaez)

La faillite du sidérurgiste British Steel épargne Hayange. La procédure de redressement ouverte sur le sol britannique pourrait, en revanche, menacer l’approvisionnement en acier de l’usine mosellane, en attendant que l’aciérie Ascoval puisse produire des blooms pour la fabrication de rails.

Les salariés de l’usine de rails British Steel de Hayange ont pris l’habitude de guetter la presse financière britannique. L’annonce, ce mercredi, de la liquidation du groupe sidérurgique au Royaume-Uni, a eu vite fait de traverser la Manche. «On s’attendait à une faillite probable du groupe», reconnaît Grégory Zabot, secrétaire CFDT de l’usine hayangeoise, même si l’annonce a été brutale.

Inquiets, à l’instar des quelque 4 500 salariés anglais, les 440 employés de Hayange ont été toutefois rassurés dès le début d’après-midi. La direction de British Steel France, via Gérard Glas, confirmant que l’usine se trouve hors du périmètre du redressement britannique. «La vraie question est d’assurer l’approvisionnement en blooms (barre d’acier) pour poursuivre la production de rails», souligne le syndicaliste. Le site hayangeois, qui produit plus 320000 tonnes de rails par an et dont les carnets de commandes sont pleins, est exclusivement approvisionné par les hauts-fourneaux anglais de Scunthorpe. Ces installations sont directement menacées.

Scénario catastrophe

Avec le Brexit, 50 000 tonnes supplémentaires ont été stockées. «On peut tenir un mois», glisse Grégory Zabot. Ensuite, «on sera vite fixé…». L’aciérie électrique Ascoval de Saint-Saulve (Nord), reprise par le groupe britannique il y a quelques semaines, se trouve, elle aussi, hors périmètre du redressement. Elle pourrait, à terme, fournir l’acier nécessaire à la production de rails.

Mais pour les syndicats : «L’inquiétude reste sur le court terme, financièrement on tient la route… si on a des blooms!»

La direction va devoir très rapidement étudier de nouvelles pistes de fournisseurs pour sécuriser l’approvisionnement au cas où la procédure anglaise amènerait à stopper les livraisons. Seul le scénario catastrophe de l’arrêt pur et simple des deux hauts-fourneaux de Scunthorpe pourrait réellement porter atteinte à la productivité mosellane. Pour le moment, c’est tout l’inverse puisque l’usine hayangeoise a demandé à être alimentée en priorité. Les trains circulent toujours.

Lucie Bouvarel/RL