Le groupe pétrolier Total a annoncé jeudi avoir renoncé à l’appel qu’il avait formé contre sa condamnation pour sa responsabilité dans une explosion accidentelle ayant tué deux employés en 2009 sur sa plateforme pétrochimique de Carling (en Moselle).
« A la suite d’un dialogue avec les familles des victimes et en ligne avec les valeurs d’humanité qui sont ancrées dans la culture de Total, la société Total Petrochemicals France (TPF) et l’ancien directeur du site de Carling se désistent de leur appel du jugement dans le cadre du procès relatif à l’accident de Carling », a indiqué le groupe dans une déclaration. « TPF assume la responsabilité de cet accident et réaffirme son soutien à l’ancien directeur du site », a-t-il précisé en renouvelant « toute sa compassion » aux victimes et à leurs proches.
Deux employés de 21 et 28 ans avaient trouvé la mort et six avaient été blessés dans cette explosion survenue le 15 juillet 2009, sur le site de l’usine située près de la frontière allemande, qui produit des dérivés pétrochimiques (destinés notamment à la fabrication de plastique). En juin, le tribunal correctionnel de Sarreguemines avait condamné la filiale pétrochimique de Total à 200 000 euros d’amende, et l’ancien directeur de la plateforme à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, estimant que la direction du site avait délibérément mis hors circuit un dispositif de sécurité.
Après avoir plaidé la relaxe, ils avaient tous deux fait appel de ce jugement avant de finalement se désister. « C’est vraiment un désistement qui est lié à la prise en compte de la douleur que ce procès pouvait encore générer auprès des familles des victimes », a insisté l’avocat de Total, Jean-Benoit Lhomme. « Aujourd’hui, le volet pénal de ce dossier est terminé », a-t-il ajouté, tandis que des discussions se poursuivent sur l’indemnisation des victimes. « Soit des accords sont trouvés avec l’ensemble des parties civiles et à ce moment là l’affaire sera radiée sur le plan des intérêts civils, soit les discussions ne permettent pas d’aboutir avec l’ensemble des parties civiles » et à ce moment là, « l’affaire sera mise au programme de la cour d’appel de Metz », a expliqué Me Lhomme.
Un accord, dont le montant n’a pas été dévoilé, est « en cours de finalisation » avec la famille d’une des victimes décédées.
AFP