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Évadé du commissariat de Metz : après le plongeon, la prison


Le prévenu s’est fait la belle par une fenêtre du rez-de-chaussée de l’hôtel de police avant de courir comme un dératé et, poursuivi par une dizaine de policiers, de sauter dans la Moselle. (Photo archives RL/Gilles Wirtz)

Un trentenaire avait été récupéré, jeudi, dans la Moselle où il avait sauté après son évasion de l’hôtel de police. Après le plongeon, direction la prison.

Jeudi, la police suit une voiture qu’elle veut contrôler au petit matin pour un feu stop défectueux, boulevard de Provence à Metz. Gyrophare et deux tons sont mis en action. Le véhicule ne stoppe que rue du Béarn où les fonctionnaires, persuadés d’avoir vu le prévenu au volant, y retrouvent sa copine, pas tout à fait installée sur le siège conducteur. Pour les enquêteurs, Ahmed avait tout intérêt à changer de place pour échapper à une conduite sans le permis qu’il n’a jamais eu. Pas du tout, insiste le trentenaire qui se revendique passager. Pas du tout, confirme aussi son amie encore penchée au-dessus de la console centrale. Elle cherchait… un briquet.

Repêché après 15 minutes

La police cherche, elle, à comprendre pourquoi Ahmed est aussi agité lors du contrôle. Il faudra se contenter d’une prise supposée de stupéfiants parce que le mis en cause a refusé tout examen durant sa garde à vue. Il a même fait mieux. Entendu dans le cours de la journée de jeudi, il signe son procès-verbal et s’évapore. « Je ne m’en suis pas rendu compte, ni le brigadier qui a pris son audition », témoigne son conseil, Me Christophe Bertagnolio.

Son client s’est fait la belle par une fenêtre du rez-de-chaussée de l’hôtel de police avant de courir comme un dératé et, poursuivi par une dizaine de policiers, de sauter dans la Moselle. Repêché, il ne se sera évadé que 15 minutes. « Il a craqué sous la pression », défend Me Bertagnolio. Peut-être. Quant au changement de place dans l’habitacle ? « On peut se tromper de bonne foi », estime l’avocat qui a vu le procureur se lever pour réclamer 6 mois ferme et la révocation partielle, à hauteur de 4 mois, d’un sursis prononcé par le TGI de Thionville en 2012, le tout enveloppé dans un mandat de dépôt.

La défense, qui avait souhaité un aménagement, est déçue. Le tribunal colle strictement aux réquisitions.

Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)