Encore plus de frontaliers au Grand-Duché

Le nombre de frontaliers au Grand-Duché semble s’accroître dans le même temps que des emplois sont détruits de notre côté de la frontière, indique le dernier tableau de bord du Conseil économique, social et environnemental de la Lorraine.

L’emploi frontalier des Français vers le Luxembourg a augmenté de 0,9 % rien qu’au troisième trimestre 2014 et de 3,2 % sur un an. (Photos : AFP/Pierre Heckler)

Y aurait-il un effet vases communicants entre Nord lorrain et Grand-Duché ? Sans doute en partie, mais de manière insuffisante pour combler les destructions d’emplois de ce côté-ci de la frontière.

Ainsi, le taux de chômage s’est établi à 10,3 % en 2014 sur la zone d’emploi de Thionville, ce qui place le bassin dans la moyenne régionale (10,4 %). Mais l’emploi salarié y a, par contre, plus sensiblement reculé que la moyenne enregistrée en Lorraine : -1,6 % contre -1,3 %. Un recul lorrain qui constitue pourtant déjà le deuxième plus fort recul de l’emploi enregistré en région, sur les douze derniers mois, après celui de la Franche-Comté (-1,5 %).

Dans le même temps, sur le bassin, le Grand-Duché a « fabriqué » 2 552 nouveaux emplois désormais occupés par des travailleurs frontaliers français.

> 82 797 frontaliers venant de France

Au total, l’emploi frontalier des Français vers le Luxembourg a augmenté de 0,9 % rien qu’au troisième trimestre 2014 et de 3,2 % sur un an. Si bien que l’on dénombre désormais 82 797 frontaliers résidant en France et travaillant au Luxembourg, selon les chiffres du 62e tableau de bord économique et social de la Lorraine, rendu public cette semaine par le Conseil économique, social et environnemental de la Lorraine (Cesel).

Un chiffre à mettre en parallèle avec les 8 984 créations d’emplois salariés enregistrées en un an au Luxembourg, dont 4 588 pour les résidents, et 4 409 pour les frontaliers selon les données livrées par le Statec à la mi-décembre 2014. De fait, près de la moitié des emplois créés l’an passé au Grand-Duché sont aujourd’hui occupés par un frontalier et 28,5 % le sont par des frontaliers français.

Hervé Boggio (Le Républicain Lorrain)