Accueil | Grande Région | En 125 cm³ au Luxembourg : tout n’est pas permis

En 125 cm³ au Luxembourg : tout n’est pas permis


La formation A1 délivrée en France n’est valable que sur le territoire national. Pour espérer pouvoir conduire une 125cm3 au Luxembourg, il faut passer à la vitesse supérieure. (Photo RL/Pierre Heckler)

En matière de 125 cm³, il y a deux catégories de motocyclistes. Ceux qui ont eu leur permis B avant 1980, et qui peuvent rouler un deux-roues où bon leur semble. Et les autres, soumis parfois à restrictions notamment au Luxembourg. Décryptage.

Trentenaire ou quadra dans le vent, il ne fait pas forcément bon parader avec ton 125cm³ au-delà de nos frontières, toi qui penses que ton tampon sur la colonne A1 de ton permis suffit. Des uniformes casqués pourraient te guetter.

Pire, te verbaliser si l’idée leur venait de passer à la loupe ton papillon rose. « Les gens pensent en effet qu’ils peuvent rouler comme ils veulent , avance Carol Thil, patronne de l’auto-école éponyme. Certains vendeurs de moto ne le rappellent même pas aux acheteurs. »

Du coup, un brouillard plane sur la route du profane, jusqu’à la prune qui remet le chauffeur bien droit derrière son guidon. Voici le mémo du frontalier qui remet en lumière les réglementations en termes de permis 125 cm³:

1- la date du permis
La préfecture de Moselle le rappelle : « Un permis B obtenu avant le 1er mars 1980 permet à son titulaire de conduire toutes les motocyclettes légères dans toute l’Union européenne car il bénéficie d’une équivalence avec la catégorie A1. »
Concernant les personnes qui ont obtenu un permis B après cette date, « elles doivent, pour pouvoir conduire une motocyclette légère sur le territoire national, avoir une expérience de 2 ans en permis B, et avoir suivi une formation spécifique. Elles ne peuvent pas conduire de motocyclettes légères dans les autres pays de l’Union européenne ».
2- permis ou validation : la nuance
Ceux qui n’ont pas le Saint-Graal pour arpenter les routes européennes à la façon biker ne peuvent donc s’en remettre qu’à la solution permis A1 pour espérer quitter le territoire. Attention, on entend ici par passer le permis A1, et non faire valider son tampon obtenu avec le permis B. Avec ses deux heures de théorie, deux heures sur circuit et trois heures en circulation, facturés 260 € chez Auto-moto école Thil, cette formation-validation 125 cm³ n’a effectivement de valeur que sur le sol français.
Attention, ça se complique. Pour espérer franchir la frontière avec sa monture de 130 kg, il faut par ailleurs faire le distinguo entre deux engins : les trois roues appelés aussi MP3 (300 et 500 cm³), pour lesquels le permis B suffit au Luxembourg, et curieusement pas en France où il faut suivre la formation-validation 125 – les fameux 260 € –. Ou dépenser au bas mot 745 € pour un 125 cm³ dit classique, voire une plus forte cylindrée. Le prix à payer pour jouer à saute-frontière.
3 – ne reste que…
Pour être assuré de filer sans souci partout en Europe, seul le permis A vous assurera la tranquillité. Le permis A permet de conduire une moto, avec ou sans side-car, ou un trois roues à moteur, quelle que soit sa puissance. Jusqu’alors, en France, la puissance maximale des motos est limitée à 100 cv (73,6 kilowatts). Là aussi, deux cas de figure se présentent : ceux qui ont eu leur permis B depuis moins de cinq ans, et les autres. Le site officiel de l’administration française l’atteste. « Sauf si vous êtes titulaire d’une autre catégorie de permis depuis moins de 5 ans, vous devez d’abord réussir le code, en trouvant la bonne réponse à au moins 35 questions sur 40.
Ensuite, la conduite comprend une épreuve hors circulation (HC) et une épreuve en circulation (CIR).  » L’épreuve HC dure un bon quart d’heure. Le temps nécessaire pour vérifier la maîtrise et la connaissance suffisantes de la moto, ainsi que le niveau de connaissances des règles de sécurité. « Vous devez avoir satisfait à l’épreuve HC pour passer l’épreuve en circulation. Vous conservez le bénéfice de cette épreuve HC pendant 3 ans à partir de la date de réussite, sous réserve de la validité du code. »
Vient ensuite l’épreuve en circulation. En une demi-heure, l’inspecteur jugera de la capacité du futur motocycliste à respecter le code de la route, circuler en sécurité pour vous-même et pour les autres usagers, maîtriser les commandes et la manipulation de l’engin. À l’issue de l’épreuve pratique, l’inspecteur ne communique pas oralement le résultat. Le résultat de l’épreuve pratique est rendu 48 heures après l’avoir passée. Direction le site de la Sécurité routière pour le verdict final.

Recalé ? Dommage. En attendant la chevauchée en solitaire, ne reste que l’option passager. Moins fun, c’est sûr, quoique. Si l’on choisit bien sa ou son pilote, l’affaire peut très bien rouler !

Emmanuel Correia (Le Républicain Lorrain)

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.