Un éleveur d’ovins victime du loup dans la Meuse, département, où le prédateur sévit lourdement depuis 18 mois, est poursuivi pour avoir mis en place sur son terrain une grande cage piégée, a priori sans résultats probants.
« Il s’agissait d’une cage en acier assez imposante, de plus de 6 mètres de long et de 2,5 mètres de large et de haut, dans laquelle il avait placé en appâts deux moutons et une chèvre parfaitement vivants », a expliqué le procureur de Bar-le-Duc, Rémi Coutin.
Le dispositif prévoyait également « un corridor d’entrée » et « un mécanisme qui permettait que l’animal, une fois à l’intérieur de la structure, y soit enfermé », a détaillé le procureur. Mais, tant selon la justice que son propriétaire, la cage n’a jamais piégé aucun animal.
L’éleveur, poursuivi pour tentative de capture d’une espèce protégée, encourt toutefois 6 mois d’emprisonnement et 9.000 euros d’amende. Il comparaîtra le 26 mai devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc, au côté d’un ami présumé complice.
La cage avait été découverte en octobre sur son terrain de Gimecourt, à l’est de Bar-le-Duc, par les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. « Cet éleveur, victime quelques jours plus tôt d’une attaque de loup, avait déjà déposé les cadavres de ses brebis et moutons devant la préfecture », a indiqué Rémi Coutin.
Une cinquantaine d’attaques depuis fin 2013
L’avocat du prévenu, Me Loïc Desmarest, a affirmé que si son client reconnaît avoir mis en place la cage, celle-ci n’était pas spécifiquement destinée à capturer le loup.
Le département de la Meuse avait connu ses premières attaques du loup fin 2013. Une cinquantaine d’attaques et plus de 120 victimes ont depuis été recensées, provoquant l’exaspération des éleveurs de ce département rural, a fortiori depuis que les tirs de prélèvement, d’abord autorisés par la préfecture, avaient finalement été interdits par la justice administrative.
En novembre, le maire du village de Nançois-le-Grand, où des attaques avaient eu lieu, s’était par ailleurs distingué en lançant un « avis de recherche » qui promettait 2000 euros à celui qui capturerait le loup, selon des affiches qu’il avait placardées aux entrées de sa commune.
AFP
Le loup est enfin de retour mais c’est un carnivore prédateur qui peut malheureusement s’en prendre aux troupeaux. Il est plus facile de chasser un mouton qu’un chevreuil ! Cependant, des moyens de protection efficaces existent et méritent d’être promus; Des éleveurs canadiens ont entrepris de protéger leurs troupeaux de centaines voire de milliers de bêtes par des meutes de bergers des Pyrénées intégrées aux troupeaux. Cette pratique a supprimé les attaques de loup et de grizzli. Autre exemple, un jeune Masaï a découvert que des feux clignotants placés autour des troupeaux de vaches empêchaient les attaques de lions. Peut-être que la même méthode pourrait fonctionner avec les loups. Un essai scientifiquement contrôlé serait à tenter.
En tout cas, je me réjouis de la réaction des chasseurs luxembourgeois – et Dieu sait que je n’ai pas leur « distraction » en sympathie – qui considèrent, à juste titre, comme une bonne nouvelle pour la biodiversité de voir le retour du loup. Quel bonheur ce serait un jour d’en apercevoir au creux d’un vallon.
Il vous faudra informer correctement le public sur ce que sont les loups, leur droit à vivre auprès de nous et les règles de prudence à respecter à son égard.
Bien à vous,
Bernard L. GATINOT
Docteur d’Université en Étho-écologie