Le tribunal a rendu une décision nuancée dans le dossier de cet accident qui avait coûté la vie à Timothée Garellis, un motard de 29 ans, le 31 juillet 2015 sur la bretelle de l’A31 à Moulins-lès-Metz.
Le drame avait amené Laurent, un agent de la DIR (direction interdépartementale des routes) de 42 ans, à la barre de la chambre correctionnelle pour homicide involontaire le 28 mars. Un chef de poursuites dont la juridiction vient de le relaxer à l’issue d’un mois de délibéré. Si le jugement referme le volet pénal, il prolonge l’affaire en la renvoyant, en même temps que l’agent judiciaire de l’État, à une prochaine audience chargée d’évoquer les réparations financières.
Cela signifie que si l’agent de la DIR n’est pas coupable de ce qui lui a été reproché, la justice retient néanmoins la responsabilité de son employeur, c’est-à-dire l’État. Il s’agira alors de discuter du montant de l’indemnisation à verser aux proches du défunt constitués partie civile.
L’accident s’est joué le jour où une équipe de la DIR réparait une ornière sur la chaussée. Initialement posté à l’entrée de la bretelle pour avertir les usagers des travaux en cours un peu plus bas, Laurent, dont la radio de bord ne fonctionne pas, quitte sa position pour se rendre visible de son collègue. Cette décision aura pour effet de décaler aussi l’information des usagers qui, dans cette courbe sans visibilité, découvrent le dispositif au dernier moment. C’est ce qui s’est produit pour la victime.
Une reconstitution a démontré que le motard circulait à une vitesse adaptée aux conditions, mais qu’avec seulement 30 mètres de visibilité, il était impossible d’éviter le fourgon. Il est attesté que le pilote a tenté une ultime manœuvre, mais n’a pas pu éviter le choc qui l’a grièvement blessé. Il est décédé trois jours plus tard.
Frédéric Clausse (Le Républicain lorrain)