La chambre de l’instruction de Metz a rejeté jeudi une requête en annulation de la mise en examen d’Henri Leclaire, soupçonné d’être impliqué dans le double meurtre d’enfants de Montigny-lès-Metz en 1986, au côté du tueur en série Francis Heaulme.
Henri Leclaire, le 1er avril, à Metz. (Photo : AFP)
« La requête est rejetée, mais la chambre de l’instruction écrit qu’il n’y a que des indices et pas encore de charges » contre Henri Leclaire, a déclaré son avocat, Me Thomas Hellenbrand, qui s’attendait au rejet de sa requête. La chambre de l’instruction a estimé que seule la poursuite d’une information judiciaire « approfondie » et la confrontation du mis en examen avec les différents témoins le mettant en cause « permettront ou non de transformer ces indices en charges », a-t-il précisé.
Henri Leclaire, un ancien manutentionnaire de 66 ans, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en août dernier dans cette affaire à rebondissements, pour laquelle Patrick Dils a d’abord été condamné puis innocenté et acquitté au bout de 15 ans de prison en 2002. Après une nouvelle enquête, Francis Heaulme, dont la présence près de la scène du crime a été tardivement attestée, devait être jugé au printemps dernier pour ce double meurtre, dont il nie être l’auteur.
> « Il est capable de raconter n’importe quoi »
Mais son procès d’assises à Metz a été reporté sine die après deux jours d’audience, des témoignages de dernière minute ayant incriminé Henri Leclaire. Les tentatives de justification confuses de ce retraité bourru, qui comparaissait en tant que simple témoin au procès Heaulme, avaient renforcé les doutes et conduit à l’ouverture d’une information judiciaire contre lui. Henri Leclaire s’était accusé de ce double meurtre en décembre 1986, avant de se rétracter peu après et d’être mis hors de cause par l’enquête. Il avait également bénéficié d’un non-lieu en 2013.
Il conteste formellement les accusations contre lui. Mais quand il est sous pression, « il est capable de raconter n’importe quoi », selon son avocat. Il y a un an, une femme témoin avait raconté comment Henri Leclaire lui aurait fait des confidences il y a quelques années sur la mort d’Alexandre Beckrich et Cyril Beining, deux enfants de 8 ans retrouvés le crâne fracassé à coups de pierre sur un talus près d’une voie ferrée à Montigny-lès-Metz, le 28 septembre 1986. Un autre témoin avait affirmé l’an dernier avoir aperçu Henri Leclaire en train de marcher sur les lieux le jour du crime, tandis que Francis Heaulme a lui aussi cité son nom à plusieurs reprises durant ses interrogatoires sur cette affaire.
AFP