En août 2011, Divacore voyait le jour à Metz enfantée par une idée simple : concevoir des enceintes de qualité, transportables et durables à un prix abordable. Le pari était dingue. Mais résultat, la start-up devenue entreprise fête ses sept ans.
L’autonomie
Sur ce postulat, David Grasso, qui a alors face à lui des colosses comme Apple, Sony, Philipps ou Bose, lance avec de l’argent de copains la Ktulu II, référence à l’auteur de L’appel de Cthulhu , H.P. Lovecraft, mais aussi à la pop culture des années 90. « À l’époque, personne ne se battait sur l’autonomie », raconte Linh Tran, marketing manager de Divacore, depuis une salle sans fantaisie de l’incubateur TCRM-Blida où la société a bourgeonné et éclos.
Du coup, avec ses 40 heures de son sur batterie et une connectique complète, la Ktulu II est d’emblée classée parmi les enceintes sans-fil les plus endurantes en 2015 et 2016 par le site spécialisé 01Net. En 2017, la petite boîte vagabonde au design sobre de Divacore figurait encore à la troisième place devant la BeoPlay A1 de la référence du son haut de gamme, Bang & Olufsen. Big bang !
Marketing universel
David terrassant les Goliath du secteur, c’est ce qui se joue là. Divacore est un TGV hors jours de grève. En 2012, sortent les enceintes Cocktails dont le nom baigne toujours dans l’univers de Davis Grasso, musicien, geek, gamer, agile et, surtout, fin limier.
« David est de cette génération qui est toujours en veille technologique », poursuit Linh Tran qui s’est vu déléguer la communication alors que se prépare le voyage en Chine du printemps. Quinze jours des plus grandes foires high-tech mondiales. Divacore s’y trouve actuellement pour faire son marché.
Intelligence française
Comme tous, pour rester compétitif, Divacore fait fabriquer ses produits en Asie. Avec six salariés, dont les cofondateurs David Grasso, directeur général, Linh Tran et Jérémy Obriot, sound designer et directeur de la technologie, la structure est légère et produit surtout la matière grise.
« Nous externalisons beaucoup de prestations, mais l’intelligence part d’ici », indique Linh Tran. Aussi dépouillée soit-elle, l’organisation est redoutable et fait forte impression. Si bien qu’en 2016, Divacore, après des années compliquées, a pu lever son premier million d’euros avec le soutien de BPI France.
Le premier million
« Ceci nous a permis d’être plus incisifs sur la communication et de sortir de l’univers internet, explique Linh Tran. On a pu grossir en développant notre réseau de vente et en allant vers l’étranger. »
2016-2017, Divacore est désormais présent dans les rayons de la Fnac, de Boulanger, mais aussi des Apple Premium. 2017 est une année d’accélération. Le Petit Poucet de la musique débarque au Consumer Electronics Show de Las Vegas avec les pépites de la French Tech et son enceinte Hey by Jo, hommage à Jimi Hendrix, dont le tennisman Jo-Wilfried Tsonga est l’égérie.
L’Europe en ligne de mire
Cette année, Divacore a passé son tour pour se concentrer sur l’IFA de Berlin (du 31 août au 5 septembre), la foire internationale d’électronique grand public la plus importante d’Europe. Elle s’y rend avec ses AntiPods, son produit phare. Rien que les meilleurs écouteurs sans-fil du monde en 2017, selon 01Net. Apple peut se rhabiller avec ses AirPods… Et le match n’est pas fini.
Même si le déséquilibre des forces est évident, Divacore ne baisse par la garde et parvient à écouler ses pièces à des centaines d’exemplaires. « Nous comptons près de 100 000 utilisateurs », a recensé Linh Tran. Les préceptes qui guident sa conquête sont gravés dans l’airain : design épuré et élégant, perfection des produits, simplicité des usages et mobilité. Audace et dosages.
Thierry Fedrigo (Le Républicain Lorrain).