Mercredi matin, le juge André Jordant, qui présidait le tribunal correctionnel d’Arlon, a rendu son jugement dans l’affaire qui oppose Éric Picart, l’ancien directeur de l’EFACF (école fondamentale autonome de la communauté française) d’Habay-la-Neuve. Dans les attendus du prononcé, le juge distribue de très mauvais points avant d’acquitter le prévenu. Pour commencer les neuf pages du jugement, les premiers mauvais points sont distribués à la Justice et à sa lenteur : «Il convient de constater que les faits reprochés les plus récents datent de huit ans et que la majorité des autres faits datent de plus de dix ans.»
Une mauvaise ambiance au sein de l’école
Le juge Jordant stigmatise ensuite un établissement où il régnait une ambiance de mésentente entre des clans et cela bien avant la prise de fonction du directeur. Le tribunal s’en prend ensuite à la partie civile, la communauté française, qui, à la suite de la démission de l’ancienne directrice et des problèmes récurrents de l’école, a laissé faire, avant de lourdement insister pour que le prévenu prenne sa succession «dans le but de remettre de l’ordre», lui laissant une heure pour donner son accord. Elle savait pertinemment bien qu’Éric Picart n’avait pas les diplômes requis pour occuper le poste.
De la mauvaise foi chez les institutrices
Enfin, le tribunal se montre très sévère envers les deux institutrices qui ont déclenché l’affaire en portant plainte à la communauté française. «Il apparaît que les deux enseignantes ayant déposé plainte s’épanchaient sur les réseaux sociaux en y postant leurs états d’âme et en y abordant des points qui ne les concernaient pas, précise le jugement. Cela peut paraître étonnant et ne leur donne pas beaucoup de crédit. Il ressort du dossier qu’elles avaient un rôle actif dans la mauvaise ambiance véhiculée dans l’école et qu’elles n’appréciaient pas le prévenu. Il y a manifestement de la mauvaise foi dans leur chef.»
Refusant de se cacher derrière le dépassement du délai raisonnable, le tribunal a acquitté Éric Picart de toutes les préventions qui lui étaient reprochées. Pour rappel, il était poursuivi pour faux et usage de faux, détournement de fonds appartenant à l’école, mais aussi pour avoir privilégié l’engagement de sa compagne au détriment d’une personne mieux qualifiée. Le parquet avait requis dix mois de prison, 24 000 euros d’amende et cinq ans de privation des droits.
Christian van Herck
(L’Avenir)
Quel bordel à arlon… on s’en fout