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Menace terroriste : des Mosellans bloqués en Égypte


Le blocage déclenché par British Airways a entretemps des répercussions sur l'ensemble du trafic aérien entre l'Egypte et l'Europe. (Photo AFP)

Les menaces terroristes qui planent au-dessus du désert du Sinaï impactent une partie du trafic aérien. L’Angleterre et l’Allemagne ont déjà stoppé les vols avec l’Égypte. Conséquence : des Mosellans en vacances à Hurghada ne parviennent pas à rentrer. Et ils n’ont plus d’hôtel…

Deux fois au cours du week-end, on leur a demandé de monter dans un bus, en direction de l’aéroport de Hurghada. La première, le véhicule a rebroussé chemin. La seconde, les passagers ont refusé de s’y rendre. Des Français et des Allemands et sans doute beaucoup d’autres touristes se retrouvent bloqués dans cette ville touristique qui a prospéré au bord de la mer noire. Parmi eux, deux Mosellans originaires de Woustviller en Moselle Est, une mère et son fils, mineur. Ils ne parviennent pas à quitter le pays de leurs vacances en raison de menaces terroristes.

« C’est très confus »

Depuis samedi, les compagnies du Royaume-Uni ont stoppé leurs vols avec le pays du Moyen-Orient. L’Allemagne a suivi le mouvement pour quelques heures .

Les Mosellans attendent de rallier Francfort avec une compagnie bulgare. «C’est très confus. On devait partir samedi, mais on nous a prévenus finalement qu’il y avait un problème technique sur l’avion. On a vite appris que ce n’était pas ça», soupire Anne-Sophie.

L’hôtel où ils ont résidé dix jours leur a accordé une nuit de plus. «Mais c’est terminé désormais. Alors qu’on se baignait dans la mer, ils ont pris tous nos bagages dans nos chambres et les ont mis dans le bus. Encore en maillots de bain, ils voulaient nous conduire à l’aéroport. Sauf que des Égyptiens nous ont montré des vidéos. Il y a déjà 800 personnes qui dorment par terre. Il y a beaucoup de tensions. On a refusé d’y aller. Dans le groupe, il y a un couple de Colmar avec des enfants de 6 et 7 ans. Je pense qu’il faut rester en sécurité, c’est impensable d’aller dans l’aérogare.»

« On essaie de se cacher dans l’hôtel »

Mais dimanche soir, ils ignoraient toujours où ils allaient passer la nuit. « L’hôtel a besoin des chambres, on le comprend. On ne sait pas ce qu’on va devenir. La direction de l’établissement nous assure qu’on va bénéficier d’un vol la nuit prochaine. Mais la représentante d’une compagnie a été catégorique : il n’y avait rien de prévu. Ils veulent qu’on déguerpisse. Au moment où je vous parle, je suis toujours en maillot de bain, on essaye de se cacher dans l’hôtel. Parfois, on se regroupe… »

La Lorraine a pu échanger brièvement avec le ministère français des Affaires étrangères. « Maintenant qu’ils sont au courant de la situation, on espère que cela va s’améliorer. On manque clairement d’informations. Et pour l’heure, nous sommes des SDF en Égypte. »

Kevin Grethen/Le Républicain lorrain