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Des masques virucides produits près de Longwy


Sur les quatre machines de Family concept, les masques virucides remplacent progressivement les masques «normaux». (Photo RL/Samuel Moreau)

Depuis quelques jours, l’entreprise Family concept, installée dans le bâtiment des Soufflantes à Longlaville, produit des masques chirurgicaux virucides, c’est-à-dire qui tuent le Covid-19 quand celui-ci se pose dessus.

Depuis la livraison du dernier des 25 millions de masques chirurgicaux IIR commandés par l’État en décembre, la société Family concept, installée dans le bâtiment des Soufflantes, à Longlaville, se prépare. Un stock de dix millions d’unités est prêt à partir. Mais Jean-Luc Doucet, le président, et les responsables ont choisi de tenter un pari : la production de masques virucides pour adultes, adolescents et enfants.

Sur l’unique machine de Niederkorn, au Luxembourg, où se trouvent Family invest et ses deux employés, et sur le pôle européen de développement, où travaillent une douzaine de personnes, des millions de nouveaux produits remplissent depuis quelques jours les cartons. « Ils sont recouverts d’acide citrique E330. On a choisi cette molécule parce qu’elle est inoffensive à tous les niveaux. On se disait qu’il fallait être sûrs, parce que les enfants manipulent souvent leurs masques, le mettent dans la bouche, etc. On a donc effectué plein de tests en laboratoire au niveau de la respirabilité ou de l’irritabilité », explique Jean-Luc Doucet. L’UFC Que Choisir confirme les propos du président des deux entreprises, même si elle note un possible mais rare danger lors de l’absorption d’acide citrique.

L’étape d’après

Le masque virucide remplace donc progressivement le « normal ». Pour un même coût ? « Notre objectif est aussi technique que financier, bien sûr. On souhaiterait que le prix soit de 0,12 euro pour les particuliers et de 0,10 euro pour les grosses commandes, quand on est aujourd’hui à 0,15 euro et 0,10 euro. Le problème, c’est donc le prix de revient, parce qu’on nous compare à quelque chose d’incomparable : les masques asiatiques, vendus à quelques centimes d’euros, et qui prétendent avoir trois couches de protection alors que, souvent, ils n’en ont que deux, et sans filtre. Mais quel consommateur va vérifier ça ? Si on continue à nous comparer à eux, c’est certain qu’on n’y arrivera pas. »

Jean-Luc Doucet et la quinzaine de salariés des deux usines espèrent donc que « tout le monde jouera le jeu et se détourne des produits chinois. Parce qu’avec ces virucides, on propose le masque de demain. Chez les professionnels, plus que dans le domaine médical, on le touche souvent : on l’enlève, on le remet, etc. »

Prochaine étape : le masque virucide qui change de couleur au contact du virus. « Ça va être beaucoup plus compliqué à faire, mais on y travaille. »

Sébastien Bonetti (Le Républicain Lorrain)