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Des logements haut de gamme à venir sur les friches de la CRS 36


Le casernement et ses annexes occupent presque deux hectares en lisière de forêt. La livraison du lotissement est attendue courant 2025. Photo RL /Armand FLOHR

C’est le plus beau spot de la ville, le plus convoité aussi. Perchée sur les hauteurs de Guentrange, la friche militaire de la CRS 36 est au seuil d’une nouvelle vie. Le promoteur Icade a remporté l’appel à projet lancé par la municipalité. Une soixantaine de logements haut de gamme sont attendus.

Les lieux

Les Thionvillois connaissent bien l’ex-caserne de la CRS 36, du moins sa position stratégique. Nichée sur le point culminant de la colline de Guentrange, chemin du Fort, elle jouit d’un environnement naturel privilégié. D’un côté, il y a la forêt ; de l’autre, une vue à 360° sur la vallée, et les premiers voisins sont assez éloignés. En clair, le site d’environ deux hectares est l’un des plus enviables de la ville.

Le contexte

Abandonnée par les forces de l’ordre en 2012 (la compagnie a alors déménagé à Châtel-Saint-Germain, à proximité de Metz), la caserne est depuis lors rangée dans la catégorie des friches militaires. Cela fait longtemps que la commune souhaite la reconvertir. En 2016, le maire évoquait déjà l’idée d’un appel à projet en direction des promoteurs intéressés pour l’été de la même année.

En réalité, la procédure a été lancée en juin 2021 seulement. Cette façon de procéder a le mérite d’exonérer la municipalité de toute intention de favoritisme et aussi de disposer d’un éventail assez large de propositions architecturales. « Nous voulions une opération de qualité », confirme l’adjoint à l’urbanisme, Roger Schreiber.

14 candidats, un seul gagnant

Sans surprise, l’appel à projet a ouvert l’appétit des promoteurs nationaux, régionaux ou locaux. « Quatorze candidats se sont manifestés. Nous en avons analysé douze (deux ayant répondu hors délais) et nous avons retenu quatre finalistes », relate Roger Schreiber. La société Icade a remporté le concours en présentant un projet d’une soixantaine de logements répartis en quatre petits collectifs, 12 maisons mitoyennes et quatre villas.

Son dossier met en avant une architecture très esthétique, mais aussi bioclimatique ; une isolation par l’extérieur en matériaux biosourcés ; des toitures végétalisées, entre autres. Des parkings souterrains sont prévus afin de libérer les voies de circulation autour des collectifs. Le promoteur prendra également en charge la réfection de l’ensemble de la chaussée et le parking au bout du chemin du Fort.

L’adjoint au maire insiste sur la composition du jury ayant audité les finalistes en juin dernier : « Pour la première fois, nous avons intégré deux riverains ainsi que l’association de protection environnementale de Guentrange. De façon plus classique, deux élus de l’opposition ont siégé ». Des représentants de l’Établissement public foncier du Grand Est (qui détient le terrain pour le compte de la Ville) et du Conseil d’architecture et d’urbanisme (CAUE) de la Moselle ont apporté une expertise externe et neutre.

Le prix encore en négociation

« Les finalistes nous ont présenté des projets très qualitatifs. Le prix, qui ne devait pas être un argument majeur, a quand même joué, car c’est ce critère qui nous a permis de départager les deux projets qui se détachaient du lot », indique Roger Schreiber. Justement, le prix de la transaction n’est actuellement pas communiqué.

Le seuil minimum fixé par la Ville était de 1,1 M€, mais il est plus probable qu’elle en obtienne le double. « Des aspects sont encore en négociation, comme le coût de la dépollution », indique un agent de l’urbanisme. Ce dernier aspect n’est pas neutre : entre l’enlèvement de terres polluées aux hydrocarbures, l’enlèvement de remblais et toute la partie désamiantage, la facture se monte à plus de 600 000 €. À la charge de l’acquéreur.