L’image laisse sans voix. Un agent de Portes de France, en charge de l’entretien des cours d’eau, a découvert un dépôt sauvage à… moins de 100 m de la déchetterie de Veymerange, près de Thionville. «C’est aberrant», s’indigne Patricia Renaux. La vice-présidente de l’agglomération promet une réponse ferme.
Téléviseurs, machines à laver, pneus usagés, meubles, sèche-linge, etc. La liste est longue et non exhaustive. Ces dépouilles de matériels inanimés reposaient, jusque très récemment encore, dans ce qui s’apparente à un cimetière interdit.
C’est un technicien du service Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (Gemapi) qui a découvert, au début du mois, ces dépôts sauvages illégaux. L’agent de Portes de France avait pour mission de retirer un arbre qui obstruait l’écoulement du Metzange, un affluent du ruisseau Veymerange.
À première vue, cette scène, si désespérante soit-elle, s’inscrit dans une certaine forme de banalité. Sur le territoire de Portes de France comme ailleurs, ces méfaits se multiplient à un rythme croissant.
Mais dans le cas présent, une circonstance aggravante habille cette atteinte à l’environnement : ces abandons volontaires ont été réalisés à moins d’une centaine de mètres de la déchetterie communautaire de Veymerange ! «Une ignominie, c’est aberrant», lâche Patricia Renaux.
Caméras mobiles
Les mots de la vice-présidente de Portes de France, notamment en charge de la thématique des déchets, sont forts et à la hauteur de l’infraction. L’élue se désespérait déjà du ballet quotidien d’abandons de matériels usagés devant les portes de la déchetterie : «Chaque matin, nos agents retrouvent des dépôts, réalisés en dehors des horaires d’ouverture, aux abords du site. Mais là, on franchit encore un cap dans les incivilités !»
Difficile de ne pas avoir une pensée pour cet agent Gemapi. De son propre chef, il a débarrassé les encombrants et nettoyé la zone souillée. Le site a désormais retrouvé son état originel. Jusqu’aux prochains déversements ?
«Nous allons mettre les moyens pour faire cesser ces agissements», promet Patricia Renaux. Le recours à la police pluricommunale pourrait, dans le cas d’espèce, se révéler salutaire. Outre des patrouilles plus régulières, l’utilisation des caméras mobiles permettrait de confondre les pollueurs du site : «Pour caractériser un dépôt sauvage, passible d’une amende de 1 500 euros s’il se réalise en voiture, il faut un flagrant délit. Donc un numéro d’immatriculation nous serait d’une grande utilité.»
Les contrevenants sont prévenus. Reste à mesurer, dans le temps, la portée dissuasive de la menace…
Jean-Michel Cavalli