À compter de ce jeudi 13 mai, les frontaliers sont dispensés de test pour tout déplacement de moins de 24 heures en Sarre, en Allemagne. Mais les restrictions restent en vigueur en Rhénanie-Palatinat où sont employés 4 000 travailleurs frontaliers. Le combat continue pour le Comité de défense des travailleurs frontaliers de Moselle.
La fin d’un calvaire de deux mois. Depuis mercredi 13 mai, les frontaliers sont dispensés d’un test Covid négatif de moins de 48 heures pour tout déplacement en Sarre, en Allemagne, d’une durée de moins de 24 heures. « C’est un grand soulagement », annonce Arsène Schmitt, président du Comité de défense des travailleurs frontaliers de Moselle. « Cette mesure, mise en place par Berlin, était totalement déconnectée des réalités. »
Entrée en vigueur le 2 mars dernier, elle contraignait les 16 000 travailleurs frontaliers en Sarre, 4 000 en Rhénanie-Palatinat, à subir une course infernale aux tests pour se faire dépister jusqu’à trois fois par semaine. « Leur quotidien se résumait à boulot, test, dodo. Une aberration ! »
« Pire que la fermeture des frontières »
Dès les rumeurs de restrictions fin février, l’association de défense est montée au créneau. « Nous avons envoyé une dizaine de lettres à la chancelière Angela Merkel, avec copie au ministre-président de la Sarre, Tobias Hans. Nous sommes intervenus régulièrement à Paris auprès du ministère des Affaires européennes. »
Deux manifestations ont été organisées à Sarreguemines. « Nous ne pouvions pas nous satisfaire de ne pas avoir fermé les frontières comme l’an dernier », s’insurge Arsène Schmitt. « C’était pire. Certes, les frontaliers devaient faire un détour d’une trentaine de kilomètres, mais leur attestation suffisait pour aller travailler. »
Les tests restent obligatoires en Rhénanie-Palatinat
La levée des restrictions ne concerne que le land de Sarre. L’obligation de justifier de deux tests négatifs et d’une attestation par semaine reste en vigueur en Rhénanie-Palatinat où travaillent de nombreux habitants du Pays de Bitche. L’information a été confirmée à Nicole Trisse, députée de la circonscription de Sarreguemines, par le consul d’Allemagne. « Le land de Sarre semble s’affranchir et prendre ses distances. Le ministre fédéral de la Santé en Allemagne, Jens Spahn, a rappelé en conférence de presse l’obligation de passer deux tests par semaine pour toute entrée dans les 16 länder. »
L’amitié franco-allemande mise à mal
Le comité de défense poursuit son combat. « Depuis l’entrée en vigueur des restrictions, le taux de positivité des tests effectués sur les frontaliers n’a jamais dépassé 1 %, preuve que nous vivons dans un même bassin de vie. Pourtant, depuis un an, on nous considère comme des pestiférés », s’indigne Arsène Schmitt. L’amitié franco-allemande a été mise à mal. « Mais des discussions sont en cours », indique Nicole Trisse. « Le contexte sanitaire en Moselle, qui n’est plus considérée comme zone à haut risque, s’améliore. » Dans les autres länder, la situation pourrait évoluer rapidement.
Aurélie Klein (Le Républicain Lorrain)