Le gouvernement a rejeté mardi la demande de « démembrement » de la région Grand Est présentée la veille par Frédéric Bierry, président (LR) de la nouvelle Collectivité européenne d’Alsace (CEA).
« Pour répondre très concrètement à votre question, il n’y aura pas de remise en cause des périmètres actuels des régions comme le Premier ministre l’a dit lui-même » lors de sa visite en Alsace samedi, a affirmé à l’Assemblée nationale la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, en réponse à une question du député du Haut-Rhin Sylvain Waserman (Modem).
« Pas de démembrement de la région Grand Est, pas de collectivité à statut particulier », a-t-elle affirmé, rappelant le « cadre précis » dans lequel est née la CEA qui a fusionné le 1er janvier les conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin au profit d’une structure unique en France.
Au cours d’une visite au siège de cette collectivité à Colmar, le Premier ministre Jean Castex avait déclaré samedi n’avoir « jamais été convaincu » par la création d' »immenses régions ».
Des propos que « certains ne cessent depuis d’interpréter pour y lire l’annonce d’un redécoupage ou d’un énième exercice de réorganisation des compétences », s’est ému Sylvain Waserman.
Une allusion aux déclarations de Frédéric Bierry qui avait appelé lundi « au démantèlement de la région Grand Est » lors d’une interview sur Public Sénat.
« Si nous pouvions reconstituer une région Alsace, (…) il suffirait de transférer toutes les compétences de la région et on aurait une collectivité d’un nouveau genre mais qui serait beaucoup plus lisible et beaucoup plus efficace pour nos concitoyens », avait-il affirmé.
Il a précisé que quitter la région Grand Est constituait une « demande récurrente » de la part des élus alsaciens.
La CEA a les dents longues
Le nouveau découpage des régions, qui avait fusionné les conseils régionaux d’Alsace, de Lorraine et de Champagne-Ardenne dans la région Grand Est, avait été créé par la loi NOTRe, entrée en vigueur en 2015.
La CEA, qui demeure ancrée dans la région Grand Est, a ainsi récupéré les compétences des deux anciens départements alsaciens (gestion des collèges, aide sociale et aux seniors…) mais dispose également de nouvelles compétences comme la coopération transfrontalière avec la Suisse et l’Allemagne voisines.
Elle revendique de nouvelles compétences, notamment dans le champ économique, traditionnellement dévolu aux régions.
AFP
Les nouvelles grandes régions de Hollande qui devaient faire économiser des milliards et qui en fait ont coûté des milliards en plus est une des innombrables sottises du gouvernement de ce fort peu regretté président.