Des perquisitions ont eu lieu mercredi à Bure et dans ses environs chez des militants opposés au projet Cigéo d’enfouissement de déchets nucléaires, où du cannabis et du matériel informatique ont notamment été saisis, a-t-on appris auprès du procureur de Bar-le-Duc.
De 6h à 16h environ, quelque 150 gendarmes ont mené des perquisitions à la « Maison de résistance » des opposants à Bure, sur un autre terrain qui sert de point de rassemblement aux militants, à Luméville-en-Ornois, et chez plusieurs opposants, a indiqué le procureur de Bar-le-Duc, Olivier Glady. Au terme de ces perquisitions, les gendarmes ont saisi des casques, masques à gaz et artifices, 140 g de résine de cannabis « conditionnée », dix plants de cannabis, ainsi que du matériel informatique et téléphonique, a précisé Olivier Glady en fin d’après-midi.
Une personne a été interpellée pour son attitude lors de la perquisition, puis relâchée. Elle sera convoquée au tribunal correctionnel pour rébellion, menace de mort sur agent de la force publique, et refus de donner ses empreintes, a dit le procureur.
Les forces de l’ordre ont agi dans le cadre de trois enquêtes différentes. À la « Maison de résistance » de Bure, où séjournent en permanence plusieurs militants antinucléaires, elles « ont justifié leur entrée par la commission rogatoire d’un juge d’instruction » relative au début d’incendie volontaire commis par des militants en juin dans l’hôtel-restaurant du laboratoire de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), ont indiqué les opposants sur leur site internet.
Porte « forcée au pied de biche »
D’autres investigations, pilotées par le parquet, portent sur de violents affrontements ayant éclaté entre les militants antinucléaires et les gendarmes en marge d’une manifestation le 15 août, a indiqué Olivier Glady. Ces affrontements avaient fait plusieurs blessés parmi les manifestants et les gendarmes. Enfin, certaines perquisitions s’inscrivent dans le cadre d’une enquête sur des faits d’ « infraction à la législation sur les stupéfiants », a précisé le magistrat.
Les opposants ont raconté sur leur site internet que les gendarmes avaient forcé au pied de biche la porte de la « Maison de résistance ». Pour les militants, cette opération est un « scandale absolu qui montre à quel point la Préfecture et l’État sont engagés dans une stratégie de la tension à Bure, visant non seulement les militants mais toute la population ».
Le projet Cigéo, objet d’une guérilla juridique entre l’Andra et ses opposants, vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.
Le Quotidien/AFP