Originaire de Lorraine, Jean-Pierre Schumacher a passé une grande partie de sa vie à Tibhirine, en Algérie, jusqu’au massacre de 1996, lorsque sept moines y furent suppliciés.
Le dernier survivant du drame de Tibhirine est mort. Frère Jean-Pierre Schumacher s’est éteint ce dimanche au monastère de Midelt au Maroc, nous apprend le journal La Croix. L’homme était âgé de 97 ans.
Frère Jean-Pierre Schumacher était l’un des deux survivants de l’attaque du monastère de Tibhirine, le 26 au 27 mars 1996, par des hommes armés. Lui et frère Amédée, qui dormaient dans une partie plus éloignée du monastère, n’avaient pas été enlevés. Leurs sept compagnons avaient été enlevés et suppliciés – leurs têtes avaient été retrouvées dans un fossé non loin.
Ces sept martyrs ont depuis été béatifiés, ainsi que douze autres religieux tués lors de la « décennie noire » algérienne, cette lutte à mort entre l’armée et les maquis islamistes.
« Des frères amenés à témoigner à travers leur vie »
Selon La Croix, Frère Jean-Pierre Schumacher avait été toute sa vie tourmenté par cette nuit fatidique, et son destin singulier : « Il y a des frères amenés à témoigner par le don de leur vie et d’autres à le faire à travers leur vie », disait-il.
Originaire de Lorraine, fils d’une famille catholique ouvrière, devenu moine trappiste, Jean-Pierre Schumacher avait été envoyé à Tibhirine en 1964 par l’évêque d’Alger pour y « construire une petite communauté implantée en plein milieu musulman, vivant pauvre parmi les pauvres ».
Le Républicain Lorrain