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Crusnes : l’église de fer vendue à une top-model


Un peu grand pour un studio d'enregistrement de musique ? Peu importe, car la nouvelle propriétaire aurait d'autres idées en tête. (Photo archives Le Républicain Lorrain)

L’église de fer de Crusnes, mise en vente pour 250 000 euros, vient d’être achetée par la top-model Léonore Scherrer, fille de Jean-Louis Scherrer. Elle veut y installer un studio de musique.

Lieu de culte pendant des décennies, nouvelle venue sur la liste des Monuments historiques en 1990, décor du film Les Rivières pourpres 2 d’Olivier Dahan en 2004 ou encore personnage principal du documentaire de Jean-Louis Sonzogni sorti cette année… L’église en fer de Crusnes, construite il y a 86 ans, vient de décrocher un nouveau rôle. Elle va devenir, dans quelques mois, un studio d’enregistrement de musique. La nouvelle vient de tomber : le bâtiment, mis en vente officiellement il y a un peu moins de deux ans, a trouvé preneur.

L’Association diocésaine n’en est donc plus propriétaire. Et fait une croix sur un peu moins d’un demi-siècle d’histoire commune avec ce morceau de patrimoine du Pays-Haut, issu de la sidérurgie et né de la volonté de la famille de Wendel. «Les négociations n’ont pas été faciles. Beaucoup de personnes étaient intéressées. Il a donc fallu rencontrer tout le monde, et voir quels projets étaient solides. On était notamment très attentifs à la capacité des acquéreurs à faire vivre le lieu après la cession», explique Benjamin Le Merer, responsable immobilier pour le diocèse de Nancy.

Une top-modèle parisienne

Voilà pourquoi l’église Sainte-Barbe n’accueillera pas de chambres d’hôtes, une galerie d’art privée ou des spectacles. Et voilà pourquoi l’«administration publique» ne gagnera pas son pari : celui de pouvoir débourser les 250 000 euros demandés tout en assumant l’avenir et l’animation du site. «La municipalité de Crusnes, la communauté de communes du Pays audunois et le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle n’avaient pas les moyens pour tout cela», commente Benjamin Le Merer, qui lâche le nom de la nouvelle propriétaire.

Une dame au portefeuille en adéquation avec son rêve de studio. «Il s’agit de Léonore Scherrer, la fille de Jean-Louis Scherrer (NDLR : créateur de mode de haute couture), une top-modèle parisienne bien connue en France et qui travaille dans le prêt-à-porter.»

Il se murmure déjà que l’heureuse élue, après avoir pris possession des lieux, pourrait aller plus loin que l’enregistrement de musique. Une affaire que suivra l’Association diocésaine. «Comme toute structure, on est à la recherche de l’équilibre financier. Mais au-delà de l’argent que cette vente nous rapportera, on est très contents que le bâtiment continue à vivre. Quand on pense qu’il n’y avait plus d’offices depuis de nombreuses années…»

La désaffection des fidèles, la rouille, etc : le chemin de croix de l’église de fer serait-il terminé ?

Sébastien Bonetti (Le Républicain Lorrain)

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