La justice belge a suspendu ce mardi 28 décembre la fermeture des théâtres et salles de spectacle annoncée la semaine dernière en Belgique par le Premier ministre Alexander De Croo pour endiguer la propagation du variant Omicron du coronavirus.
Les autorités n’ont pas démontré « en quoi les salles de spectacle relevant du secteur culturel seraient des lieux particulièrement dangereux pour la santé et la vie des personnes en tant qu’ils favoriseraient la propagation du coronavirus, au point qu’il soit nécessaire d’en ordonner la fermeture », a estimé le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative belge.
Le gouvernement belge avait décidé le 22 décembre la fermeture des théâtres, salles de spectacle et cinémas, provoquant la colère du monde culturel en Belgique. Plusieurs milliers de personnes, 5.000 selon la police, ont manifesté dimanche à Bruxelles pour réclamer le retrait de cette mesure.
Le Conseil d’État avait été saisi en référé par le producteur d’un spectacle programmé de mardi à jeudi à Auderghem, l’une des communes de Bruxelles.
Sa décision de suspension, dont le gouvernement ne peut faire appel, est applicable immédiatement. Elle est valable le temps qu’une décision soit prise sur le fond, ce qui pourrait prendre plusieurs mois.
Si les cinémas ne sont formellement pas concernés par l’arrêt de mardi, qui porte sur la seule requête du producteur, ils font l’objet d’autres recours qui risquent d’aboutir à la même décision, en raison de cette jurisprudence.
Parlant d' »incohérence » voire d' »aberration », plusieurs experts sanitaires ont publiquement dénoncé la fermeture des lieux culturels en Belgique, la jugeant d’autant plus étonnante que, dans le même temps, les cafés et restaurants pouvaient rester ouverts jusqu’à 23 heures dans tout le pays.
Certains théâtres et de nombreuses salles de cinéma, notamment à Bruxelles, Namur (centre) et Liège (est), ont décidé de braver l’interdit en restant ouverts.
AFP