Le taux d’incidence du Covid-19 augmente. Laurent Touvet, préfet de Moselle, a fait le point sur la situation sanitaire en Moselle dans les locaux de l’hôpital de Mercy. Les hôpitaux messins n’ont pas encore déclenché le plan Blanc.
Doucement mais sûrement, le Covid se répand sur le territoire mosellan. Ce mardi en fin de matinée, Laurent Touvet, préfet de la Moselle, a tenu la réunion bimensuelle pour faire le point sur la situation sanitaire à l’hôpital Mercy de Metz.
Le taux d’incidence flambe
Le taux d’incidence est en nette progression ces derniers jours. « Hier nous comptions 353 cas pour 100 000 habitants, a chiffré Laurent Touvet, contre 60 il y a un mois. » Une accélération notable, qui n’épargne pas nos voisins.
À titre de comparaison, le préfet a rappelé qu’en Meurthe-et-Moselle le taux d’incidence était de 390 pour 100 000 habitants, 550 dans le Bas-Rhin, 401 en Sarre, 297 au Luxembourg. « La Wallonie compte pour sa part 1 030 cas. » Le taux de positivité suit également une courbe ascendante, « en deux mois, il a augmenté de 5 % ».
Situation plombée dans les hôpitaux, notamment par la pénurie de personnel
Les cas de Covid hospitalisés dans les hôpitaux mosellans progressent également. « On compte 222 cas aujourd’hui contre 116, le 15 novembre. Trente-neuf personnes sont en soins critiques et vingt-six dans les services de réanimation », a détaillé Lamia Himer, déléguée de l’Agence régionale de santé (ARS).
Des chiffres qui n’augurent rien de bon pour l’avenir, « les indicateurs signifient que les cas vont doubler dans les quinze prochains jours. Cette perspective d’évolution laisse entendre un besoin d’hospitalisations. »
Les hôpitaux souffrent de plusieurs maux : contrairement à l’an dernier, les pathologies hivernales (grippes gastros) drainent un lot important de patients. Les programmations opératoires sont importantes afin de remédier aux suspensions des premières vagues Covid. « Les hôpitaux mosellans sont en tension », rappelle-t-elle, par manque de ressources humaines également. »
Marie Odile Saillard la directrice générale du CHR Metz-Thionville confirme le problème de pénurie de soignants partagé par tous ses collègues. « L’idée, pour le moment, est d’optimiser nos ressources, que ce soit dans les hôpitaux publics comme privés, pour gérer les lits. »
Mesures sanitaires : des contrôles renforcés
Le port du masque est obligatoire sur la voie publique, dans les communes de plus de 5 000 habitants depuis samedi dernier », a rappelé le préfet qui constate que le message n’est pas encore bien passé.
Et d’insister sur les gestes barrières à respecter dans les endroits publics ou privés. Les contrôles seront renforcés a-t-il prévenu, précisant toutefois qu’il n’entend pas prendre de mesures plus drastiques pour l’instant.
Vaccination : 27 centres à plein régime
« En Moselle, 75 % de personnes ont reçu deux doses de vaccins », a indiqué Laurent Touvet. Il n’a pas caché sa déception en annonçant que seules 145 000 personnes de plus de 65 ans avaient été vaccinées pour la troisième fois. « J’en appelle au 38 % de non vaccinés de faire la démarche, car l’efficacité du vaccin est réduite avec le temps. »
Les 27 centres de vaccination de Moselle tournent à plein régime depuis la mi-novembre. Il est conseillé de consulter la plateforme Doctolib au quotidien pour trouver des créneaux.
Vaccination des enfants : dans l’attente des avis scientifiques
Tout le monde s’y prépare sans pour autant avancer de stratégies précises. « On attend les derniers avis scientifiques » a lancé Lamia Himer.
Anne Rimlinger (Le Républicain Lorrain)