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Confrontée à un frotteur dans le train des frontaliers


(Photo illustration : RL/Julio Pelaez)

Sarah, une Yussoise de 28 ans, a été confrontée à un frotteur dans le 18 h 39 Luxembourg-Thionville, mercredi soir, 23 octobre. Elle a été aidée par un passager, mais a beaucoup de mal à oublier cette épreuve. Elle témoigne et alerte.

« Un grand merci au jeune homme qui m’a proposé d’échanger sa place avec moi dans le TER Luxembourg-Thionville de 18 h 39 aujourd’hui, parce qu’un homme me collait et se frottait à moi ! » Mercredi soir, 23 octobre, le message sur Twitter n’est pas passé inaperçu et le jeune homme en question a répondu à Sarah, une Yussoise de 28 ans : « De rien, j’ai directement remarqué et j’ai vraiment essayé de te faire sortir discrètement de la situation. »

Encore choquée par cette expérience dont elle se serait bien passée, Sarah s’en veut énormément : « Moi, avec ma grande gueule, fille de militaire, élevée avec trois frères, je n’ai pas réagi, je n’ai rien fait pour le repousser. Sur le coup, j’étais paralysée. J’ai seulement réalisé en arrivant à Thionville, puis après, chez moi. C’est pour cette raison que je veux témoigner, pour montrer qu’il n’est pas facile de repousser un frotteur, mais qu’il faut quand même oser le faire. Je m’en veux énormément… »

« Il était face à moi »

Mercredi, Sarah prend le TER de Luxembourg qui la ramène chez elle. Elle fait le chemin dans les deux sens depuis 2004. Le train est bondé, et la Yussoise, en talons, se retrouve coincée près d’une porte. « J’avais un homme à ma gauche, un autre à ma droite, et le type là, en face de moi. J’ai changé de chaussures pour enfiler des modèles plats et le mec m’a souri. Mais dès le démarrage, il est resté face à moi, sans se retourner. J’ai commencé à m’inquiéter et j’ai essayé de me mettre de côté et de pousser avec mon sac. » La manœuvre ne fonctionne pas, et Sarah se voit à nouveau plaquée contre la porte.

« J’aurai dû réagir »

À Howald, elle sort de la rame, mais l’individu la suit et remonte derrière elle. « Là, il a continué à se frotter. J’étais à deux doigts du malaise. Il faisait chaud et j’étais paniquée. J’ai lancé un regard de détresse dans le wagon. Un passager m’a vu et a compris. Il m’a pris la main et a échangé sa place avec la mienne. Il m’a dit que le type était en érection et que je devais déposer plainte. » Mais sous le choc, Sarah hésite, se dit que ce serait parole contre parole, et que le frotteur ne serait pas interpellé. « Maintenant, je me rends compte sur les réseaux sociaux que d’autres femmes ont vécu le même traumatisme dans le train des frontaliers. J’aurai dû réagir… »

Ludovic Behrlé (Le Républicain lorrain)