Il a occupé un poste clef du gouvernement français de 2014 à 2017: secrétaire d’État au Budget. Christian Eckert, candidat aux élections législatives à Longwy, raconte son expérience et sa volonté de resserrer les liens entre la France et le Grand-Duché.
Figure socialiste de l’autre côté de la frontière, Christian Eckert a déjà été député plusieurs fois depuis 2007.
Vous avez été secrétaire d’État au Budget de la France, cinquième puissance mondiale… Quel retour d’expérience en faites-vous?
Christian Eckert : Une période fantastique et la fierté d’avoir duré. Trois ans à ce poste, c’est une belle longévité. La mission est difficile, particulièrement lors du bouclage du budget… Assemblée nationale, Sénat, Conseil des ministres : les échanges sont nombreux! Dernier paramètre : on se retrouve bombardé à la tête d’une administration qui compte 100 000 agents, la Direction générale des finances publiques. Ce fut rude mais passionnant.
Du Pays-Haut aux plus hautes fonctions : le costume, malgré la carrure, ne semblait-il pas trop grand?
À Bercy (NDLR : ministère des Finances), j’étais considéré comme un ovni au départ. Je n’ai pas fait l’École nationale d’administration, je ne connaissais pas bien le milieu parisien de la finance… Je crois que je me suis imposé par mon travail. La seule chose qui m’aurait fait hésiter, c’est la peur de me retrouver face à des gens brillants – car ils le sont – que je n’aurais pas su gérer. Je suis resté trois ans, je n’ai pas dû faire trop de bêtises (il sourit).
Concrètement, on vous a appelé un matin pour vous dire que vous aviez le job? Racontez-nous…
Je déjeunais avec Henri Emmanuelli (NDLR : figure de la gauche française) avant une session à l’Assemblée nationale. En fin de repas, mon portable sonne : c’est le secrétariat particulier du président qui me demande de rappeler rapidement. Je m’éclipse pour une conversation de trois minutes avec François Hollande. Je reviens, Emmanuelli me dit avec sa grosse voix du Sud-Ouest : « Oh toi, tu viens de décrocher le Budget. » Mon nom avait circulé, mais pas dans les premiers cercles. – « Ne va pas dans cette galère Christian, n’y va pas… » Je me confonds en arguments, je lui dis que j’ai envie de ce poste. Et là, Emmanuelli me coupe : « Mais je te charrie l’ami! Un train pareil, ça ne passe qu’une fois, fonce! » C’est un souvenir heureux (NDLR : Henri Emmanuelli est décédé depuis).
Votre poste, c’était aussi la direction des douanes. Quand l’attentat du Bataclan se produit, vous êtes au gouvernement depuis un an et demi…
Et je ressens de la gravité, beaucoup de gravité. Quand on accepte un poste pareil, on sert son pays. Durant trois ans, je me suis senti redevable. C’est avec cette idée que je pars le soir même à la frontière belge, et le lendemain de nouveau à Paris pour un Conseil des ministres extraordinaire. Au moment de faire le bilan du mandat, je vois que nous avons augmenté les effectifs de douaniers de 1 000 postes, avec du nouveau matériel lourd (gilet pare-balles, etc.) et un renforcement de la coopération entre les services concernés.
Entretien réalisé par Hubert Gamelon
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans Le Quotidien papier de ce mardi.
aprés tout le mal que cet incapable a fait chez son nul de chef