Nouvel épisode dans la saga du centre nautique de Rives de Moselle. Quinze élus communautaires viennent de publier une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent «un gaspillage d’argent public et une gestion autoritaire».
Rives de Moselle est une jeune communauté de communes née en 2014 suite à la fusion du Sillon lorrain et de la communauté de communes de Maizières-lès-Metz. Avec ses quelque 50 000 habitants et des finances au beau fixe – elle est l’une des intercommunalités mosellanes les plus « riches » avec celle de Cattenom –, on aurait pu croire cette com’com à l’abri des déchirements politiques et des divisions. Mais il n’en est rien.
Car, depuis les élections de 2014 et les succès de Julien Freyburger et Rémy Sadocco à Maizières et Mondelange, les anciens équilibres politiques ont été modifiés. Devenu président de Rives de Moselle à la suite de ces municipales victorieuses pour la droite, le maire d’Hagondange, Jean-Claude Mahler, a imposé son style et une conception du pouvoir particulière.
Autoritaire, l’élu hagondangeois a dû faire face à une opposition de plus en plus musclée au fil des mois, incarnée, en premier lieu, par le sénateur-maire de Talange, Patrick Abate. Mais pas seulement.
Sur le dossier du centre nautique – que la com’com a décidé, lors d’une réunion en janvier 2015, d’implanter à Hagondange –, la contestation est portée par une quinzaine d’élus dont les maires de Gandrange, Semécourt et Talange. Ces élus viennent de rédiger une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent, d’une part, la « méthode Mahler », et, d’autre part, ce qu’ils estiment être un gros dérapage financier à propos de ce projet de centre nautique intercommunal. Sur la forme, ces opposants dénoncent « les arguments mensongers et les manipulations qui ont trompé beaucoup de monde » et « le dédain » affiché par le président.
Sur le fond, ces élus, réunis dans un groupe appelé CCRM Transparence (ils possèdent une page Facebook), pointent « le gaspillage d’argent public. Il s’agit de quatre à six millions de dépenses supplémentaires, sur une dépense prévue, au départ, pour un montant de 17,1 millions d’euros », arguent-ils. « Il avait annoncé que la construction sur le site d’Hagondange serait moins coûteuse qu’à Talange, ce n’est pas vrai », résume Eugène Weiss, maire de Semécourt.
Nous n’avons pas réussi à joindre Jean-Claude Mahler, mercredi. Mais il y a quelques mois, il expliquait que ce dossier « était conduit en toute honnêteté et que ces polémiques étaient sans importance. » Le coût, supérieur aux estimations initiales, le maire d’Hagondange ne le niait pas, expliquant alors qu’il y avait eu des ajouts par rapport au cahier des charges initial.
Bref, comme tout projet public ou presque, le centre nautique coûtera plus cher au final que ce qui avait été avancé au départ. Oui, mais voilà, à Rives de Moselle, l’histoire est un peu plus complexe que cela…