Centrale de Cattenom : les pastilles d’iode bientôt distribuées à la population

Les familles, au nombre de 46 000, résidant à proximité de la centrale de Cattenom auront à retirer leurs pastilles d’iode dans ces prochains jours.

La distribution de pastilles d’iode à la population habitant dans la zone des 10 km autour de la centrale nucléaire de Cattenom débutera en février. Il s’agit de comprimés, à ingérer lors d’un accident nucléaire impliquant une fusion du cœur d’un réacteur..

Chaque habitant recevra par courrier un bon de retrait à faire valoir dans l’une des vingt-six pharmacies référencées dans le périmètre du Plan particulier d’intervention. Quarante-deux communes du Nord mosellan, dont Thionville, sont concernées, soit quarante-six mille foyers. Les maires ont déjà été informés. Charge à eux d’assurer la communication vers leurs administrés.

Cette campagne concerne également les entreprises employant du personnel résidant hors de la zone, ainsi que tous les responsables de lieux accueillant du public qui ont l’obligation légale de constituer des stocks.

En France, les autorités n’ont encore jamais été amenées à décider l’ingestion d’iodure de potassium par la population. Mais en cas d’accident nucléaire, le préfet peut être amené à l’ordonner s’il y a diffusion d’iode radioactif dans l’air, ce qui présenterait un risque majeur de santé public. L’absorption d’iode stable sature la glande thyroïde et empêche l’iode radioactif de se fixer puis de générer des cancers. Son efficacité est de 100 % deux heures avant le début des rejets de particules radioactives, puis 50 % dans un délai de six heures après le rejet. Les effets sont toutefois limités à vingt-quatre heures.
Des maires responsables

Cette campagne ne soulève pas d’inquiétude particulière. « Aucun habitant ne s’est manifesté pour le moment », constate Michel Paquet, maire de Zoufftgen et président de la communauté de communes de Cattenom. « Peut-être y-aura-t-il des questions quand la communication sera plus importante et que chacun recevra un courrier à la maison. Mais je crois que les gens ont intégré la question du nucléaire en faisant le choix de s’installer dans le secteur, ils ne sont pas surpris. » Pour autant, chaque maire veillera à la bonne tenue des stocks. « Il y aura une communication municipale », poursuit Michel Paquet. Nous allons bien sûr encourager les habitants à aller chercher leurs pastilles et nous allons veiller à ce que chaque bâtiment public soit doté. C’est de notre responsabilité au regard de la loi mais aussi humainement. Je suis chaque jour à 500 mètres de la centrale sans penser à un éventuel risque, mais pour autant personne ne va gérer ça par-dessus la jambe. Je ne voudrais pas porter la responsabilité d’un tel oubli si jamais un incident survenait. »

Olivier Simon (Républicain Lorrain)