Cannabis : il fait arrêter son père à Guénange

Venus interroger le fils pour un GSM volé, les gendarmes sont repartis avec le père qui stockait du cannabis, à Guénange.

Dans le jargon des gendarmes, cela s’appelle une «découverte incidente». Autrement dit, ce n’est pas vraiment ce qu’ils étaient venus chercher. Mais puisqu’ils sont tombés par hasard dessus, ils n’ont évidemment pas fermé les yeux. L’aubaine!

Dimanche, ils ont ainsi débarqué dans un appartement guénangeois, en suivant la piste d’un téléphone volé, dans le cadre de réquisitions pour une affaire de recel. Direction?  La chambre du fils, qui pourrait éventuellement détenir l’appareil en question.

Sauf que les gendarmes ont bien vite fait passer le fameux téléphone au second plan. À peine entrés dans le logement, ils ont senti une forte odeur bien connue des enquêteurs  : du cannabis! Et ils n’ont pas eu à trop chercher pour trouver l’origine de ce parfum si caractéristique puisque pas moins de 7 kg d’herbe de cannabis étaient entreposés dans l’appartement, soit deux grands sacs pleins! Au total, ils ont pesé 7,3 kg d’herbe, mais aussi 155 g de résine de cannabis découverts à proximité.

Condamné à la prison ferme

Sachant que la valeur marchande du produit est estimée à 75  000  euros pour un prix d’achat initial de 44  000  euros, c’est tout un investissement d’un réseau qui est passé entre les mains de la gendarmerie. Cher téléphone!

Il s’est avéré que c’est le père, âgé de 51  ans, sans profession, qui conservait chez lui au domicile familial ce stock pour le compte de dealers locaux. La marchandise était confiée à cet homme servant de «nourrice» contre rémunération, conditionnée en gros volumes, avant d’être distribuée aux consommateurs du secteur en petites quantités comptées en grammes.

Présenté au parquet de Thionville durant le week-end, le père est passé en audience hier au tribunal correctionnel pour y être jugé selon la procédure de comparution immédiate. Philippe Lessour a été condamné à 20  mois de prison dont cinq mois avec sursis. Il a l’obligation de se soigner. Le juge a prononcé le placement sous mandat de dépôt.

Le Quotidien