Les forces de l’ordre ont évacué jeudi matin des dizaines d’opposants au projet Cigéo de stockage de déchets radioactifs à Bure, qui occupaient un bois depuis la mi-juin pour empêcher le lancement des travaux.
« Ce (jeudi) matin à 6h30, la police a évacué des dizaines de personnes », a informé leur avocat, Me Etienne Ambroselli. « Il y avait même des enfants que nous avons pu faire partir. » Les anti-Cigéo occupaient le bois de Mandres-en-Barrois, acquis par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) -à l’origine du projet- laquelle avait porté plainte et demandé à la préfecture l’expulsion des opposants.
Selon un communiqué des opposants, l’expulsion s’est faite « sans réelle sommation ». « Nous avons refusé le contact direct avec les gendarmes mobiles et leur armement disproportionné », a précisé sous couvert d’anonymat une source proche des manifestants. Ils ont été délogés à l’aide de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre. Des bulldozers ont détruit leur campement. L’évacuation a fait un blessé, qui a pu être pris en charge par des habitants d’un village voisin et n’a pas nécessité une hospitalisation, selon la source contactée. « Nous n’étions pas assez face à la répression policière, mais c’est la meilleure publicité qu’on puisse nous faire, nous reviendrons, plus nombreux(ses) et déterminé(e)s », a-t-elle ajouté.
Les occupants du bois avaient entamé une procédure en rétractation de l’ordonnance. Une audience s’est tenue mercredi, au cours de laquelle l’affaire avait été renvoyée au 13 juillet à la demande de l’Andra. « On joue le jeu, on est légalistes, et on est face à de la violence institutionnelle radicale », a réagi Me Ambroselli. De son côté, la préfecture a confirmé « l’exécution de l’ordonnance », sans plus de commentaires.