Guy Vattier, 77 ans, renonce à son mandat de maire de Briey. L’homme politique encore le plus en vue sur le territoire livre ses raisons.
Maire de Briey depuis 1984, vous avez décidé de quitter vos fonctions…
Guy Vattier : « Je suis touché par la maladie de Parkinson depuis huit ans. J’ai serré les dents, maintenant je ne peux plus. Je ne veux pas offrir l’image d’un maire dégradé. Dans l’intérêt de la ville. Il faut être raisonnable. J’ai un nouveau traitement et je dois dire qu’il y a des jours avec et des jours sans. »
Vous ne souhaitez plus faire d’apparition publique ?
« Vous savez, je préfère m’exprimer par écrit. Je ne sais pas cacher mes émotions. Je suis trop sensible. Les politiques, on leur demande d’être toujours solides comme un roc. A tort, peut-être. Et puis, faire des adieux après 46 années en tant qu’élu à Briey (avant d’être maire, il était adjoint)… J’étais aussi conseiller général, conseiller régional (député pendant deux mois)… J’ai travaillé. Tout le monde sait faire des routes, des bâtiments. Mon objectif, c’était que Briey, la ville dite bourgeoise, renoue avec les communes environnantes. »
Qu’en est-il de votre succession ?
« J’ai appelé à la création de la commune nouvelle Val de Briey. Je ne pourrai donc pas me présenter aux prochaines élections en janvier pour élire le maire de cette future ville rassemblant Briey, Mance et Mancieulles. Mais les choses sont claires : mon actuel premier adjoint François Dietsch me remplacera. Souvent, on m’a demandé si j’avais préparé ma succession. Oui, bien sûr. François Dietsch aura 73 ans en 2020, c’est-à-dire à la fin de ce mandat. Restera à préparer la suite. »
En 2014, vous vous étiez représenté à la mairie sachant que votre santé était défaillante…
« Oui, mais aujourd’hui, on peut dire que j’ai fait la moitié. Et j’ai travaillé jusqu’à la dernière minute. Mais là, je ne pouvais plus faire bonne figure. Rester à mon poste et ne pas faire, non ce ne serait pas normal. Vous le devez aux citoyens. J’ai admiré les présidents Mitterrand et Pompidou qui étaient aussi touchés par la maladie. Georges Pompidou s’était d’ailleurs déplacé à Briey, il était marqué… Un jour, vous vous rendez compte que vous ne pouvez plus exercer votre mandat de maire. C’est un choc. Mais dans ma tête, ça commence à se mettre en ordre. Tout le monde s’arrête un jour, la vie continue. »
Propos recueillis par Olivier Chaty (Le Républicain Lorrain)