Jeudi en fin d’après-midi à Briey, un individu au volant n’a, semble-t-il, pas compris qu’une conductrice lui faisait signe de passer. Selon elle, l’homme l’a insultée, est entré dans une rage folle, l’a menacée et lui a asséné un coup de poing. Gratuitement.
Audrey Salem a accepté de témoigner à visage découvert. Pas question pour elle de se cacher. De dissimuler ce qu’un homme, « un inconnu jusqu’à ce jour-là », lui a fait. « Gratuitement, sans raison apparente. » Ce témoignage, c’est aussi pour montrer à quel point la violence peut aujourd’hui s’inviter, comme ça, subitement, au coin de la rue. À deux pas du commissariat qui plus est.
Audrey Salem n’entend « pas se mettre en avant, estimant qu’il se passe des choses bien pires ». Mais cette jeune quadragénaire, mariée, des enfants, veut parler car « si on garde tout pour nous, personne ne saura… » Encore sous le choc, elle est partagée entre émotion et colère.
La scène se joue jeudi, vers 17h15. Audrey Salem habite Briey-Haut, derrière le Super U. Elle prend le volant de sa voiture pour aller chercher ses enfants. Dans une rue étroite, un véhicule stationné sur le côté semble gêner la circulation. Arrive une seconde voiture. Audrey Salem lui fait signe de passer, au lieu de s’engager elle.
Sauf que d’après les premiers éléments, l’homme au volant n’aurait pas compris la manœuvre. Une fois, deux fois. « Il s’est arrêté et m’a insultée, les vitres de nos deux voitures étant baissées. » Travaillant dans le domaine de la sécurité, pompier pendant 18 ans, éducatrice dans un club sportif, Audrey Salem n’est pas femme à en prendre plein la figure sans mot dire. « Il m’insulte, je lui réponds. Et c’est là que je le vois sortir en courant, faire le tour de sa voiture et casser mon rétroviseur. Il entre dans une rage folle ! »
« J’ai cru qu’il allait me démonter »
Il s’approche de la quadragénaire et lui met un coup de poing dans le visage, alors qu’elle est au volant de sa citadine. Ensuite, cet homme décrit comme étant de forte corpulence lui « appuie sur le haut des épaules, par pressions successives ». Elle hurle : « Laissez-moi partir, laissez-moi partir ! J’ai cru qu’il allait me démonter. » « Je vais tous vous crever ! Voilà ce qu’il me dit en mimant de sa main, comme s’il allait m’ouvrir le ventre avec un couteau. J’ai vraiment flippé. Je me suis sentie impuissante. J’ai dit que j’allais au commissariat… »
Elle a déposé plainte et a été reçue par un officier de police. Une enquête est en cours, menée par la brigade de sécurité urbaine. D’après nos informations, plusieurs témoins ont assisté à la scène et vont être entendus. Tout comme l’homme, visiblement impulsif, domicilié dans le quartier. Il devra s’expliquer devant les officiers de police judiciaire.
En attendant, Audrey Salem n’a pas pu se rendre à son travail. Elle est allée à l’hôpital ; une incapacité totale de travail (ITT) de trois jours lui a été délivrée. « Je ne comprends pas de tels agissements. Mes parents ne m’ont pas éduquée comme ça, il faut respecter les gens. Jamais je n’ai reçu une gifle. Après les insultes de cet homme, je ne me suis pas laissé faire. J’ai répondu, et la suite… »
Olivier Chaty (Le Républicain Lorrain)