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Bassin de Longwy : ils veulent riposter contre le cancer du sein à coups d’escrime


L’équipe du CEPH réunie autour de Nicolas Guillon, président, et Seynabou Danloup, maître d’armes, espère la mise en place de la Solution Riposte dans le bassin pour la saison 2026-2027. (Photo xavier jacquillard)

De l’escrime pour se rétablir d’un cancer du sein ? L’idée est très sérieuse : en une décennie, la Solution Riposte a été adoptée par 110 clubs. À Villers-la-Montagne, le Cercle d’escrime du Pays-Haut espère rejoindre la liste pour la saison 2026-2027.

«La riposte, en escrime, est une réaction immédiate après avoir subi un assaut ou une attaque.» Il s’agit aussi d’une technique thérapeutique que le Cercle d’escrime du Pays-Haut (CEPH) et son tout nouveau président, Nicolas Guillon, souhaitent adopter.

Leur souhait : la proposer aux femmes opérées d’un cancer du sein, que ce soit lors du retrait d’une tumeur ou d’une mastectomie (ablation) partielle ou totale.

«Faire travailler l’épaule et le bras»

«Cette méthode a été développée par des médecins et chercheurs à Toulouse et mise en place il y a une dizaine d’années», retrace Nicolas Guillon. Pourquoi avoir choisi de mener ce combat à l’épée ? «L’escrime s’est imposée car elle permet de faire travailler l’épaule et le mouvement du bras de façon douce et souple», décrit le président.

«Même si c’est un sport qui mobilise tout le corps, il a tendance à solliciter les bras. Il agit sur les muscles autour des seins», précise encore Seynabou Danloup, maître d’armes du CEPH, à Villers-la-Montagne.

«C’est le sport qui a montré le plus de résultats dans les suites des traitements des femmes prises en charge», confirme la docteure Marie-Paule Lang, pneumo-oncologue très active dans la prévention du cancer du sein dans le bassin de Longwy. «Cette initiative me réjouit», confie-t-elle. «De plus, le fait de se retrouver, de partager avec d’autres, apporte aux patientes une solidarité, une sororité.»

110 clubs déjà agréés

Après une décennie d’existence, en 2024, ces mêmes arguments avaient déjà séduit 110 clubs d’escrime, accueillant un millier de «riposteuses». Le CEPH souhaite ajouter son nom à la liste, car les cercles agréés les plus proches se trouvent à Verdun, Nancy ou Thionville… où Seynabou Danloup a vu le concept à l’œuvre. Elle exerce aussi au club Escrime des 3 Frontières, où la Solution Riposte est active depuis 2017.

Pour mener son développement dans le Pays-Haut, la maître d’armes devra en passer par une formation à Toulouse, berceau de cette solution soutenue par le ministère en charge des Sports. Puis par un recyclage tous les deux ans. Le CEPH sait pouvoir faire confiance à une fine lame… La tireuse de 44 ans a, à son actif, un palmarès pointu : plusieurs titres de championne du Sénégal, un de vice-championne d’Afrique, un autre de vice-championne du Monde en 2001 et des participations aux Jeux olympiques de Sidney, en 2000, et d’Athènes, en 2004.

Stand au Parcours rose

L’objectif, pour le Cercle d’escrime du Pays-Haut, est de pouvoir se lancer à l’horizon de la saison sportive 2026-2027. «Le tout est de savoir où et quand faire au mieux. Ce ne sera peut-être pas à Villers-la-Montagne, mais dans une autre salle centrale et accessible du bassin», imagine Nicolas Guillon.

Afin de deviser de sa démarche, le CEPH tiendra un stand au Parcours rose du Pays-Haut, ce dimanche 12 octobre au parc Brigidi de Mont-Saint-Martin. Toutes celles et ceux qui ont un esprit aiguisé seront les bienvenus : une bonne riposte, ça se prépare.

Xavier Jacquillard
(Le Républicain lorrain)