À la mode au Japon et à Taïwan, les bars à chats ont déjà conquis quelques grandes villes françaises. Sous l’enseigne GentleCat, le concept débarquera bientôt à Metz. Avec l’originalité d’un financement participatif.
Siroter un thé tout en caressant un chat. Au Japon, où il est difficile d’avoir un matou à la maison, le concept « Neko Café » fait un tabac depuis quelques années déjà. Jusqu’à s’exporter dans plusieurs grandes villes de France. Passionné par la gent féline, c’est à Lyon en décembre 2015 que le Messin d’origine, Jimmy Riot, a suivi le mouvement en créant GentleCat, « un salon de thé classique de 130 m² où les gens peuvent apprécier de bonnes pâtisseries et profiter de la présence de sept chats ».
Et ça marche ! Alors pourquoi pas tenter l’expérience à Metz ? Plus précisément au 13 rue des Jardins, pile en face de la maison qui, hasard de la vie, a vu grandir le trentenaire. Unique en Lorraine, le projet est un peu fou, mais pour le fils de Nicole, ex-trésorière de l’association marlienne, Mon Ami le chat, c’est un rêve qui se réalise.
« À 57 ans, après avoir bossé dans la restauration et pour la grande distribution, ma mère était sans travail suite à une maladie professionnelle, alors je lui ai proposé de travailler à Metz, pour moi et mon associé créateur de thés, Jérémie. » Banco ! Première étape. En attendant les autorisations nécessaires, les deux amis ouvrent Le Comptoir à thés, GentleCat, en février dernier, en lieu et place de l’ancien Vintage Story. De son côté, Nicole reprend donc du service et, comme l’exige la loi pour les éleveurs, s’apprête à passer son certificat de capacité au lycée agricole de Bar-le-Duc.
Chats suivis et bien traités
« Notre charte éthique est sérieuse et complète. Nos chats seront suivis par des vétérinaires, nourris sans céréales. Quant aux clients, ils devront respecter quelques règles de vie imposées », résume Jimmy Riot qui, pour accompagner les thés imaginés par son associé, est à la recherche d’un pâtissier partenaire. Et surtout, pas question de tirer la queue des trois futurs pensionnaires. J’ai nommé Georges, un exotic shorthair « sosie de Garfield, un peu patachon mais curieux », la vive et joyeuse Monique, une jeune american curl, « une bête super-rare née dans l’unique élevage français », et Adrienne, une européenne au passé difficile « un peu craintive et câline à la fois ». Trois chats, trois prénoms que portaient les arrière-grands-parents maternels de Jimmy.
Reste que pour transformer le Comptoir à thés en l’unique bar à chats de Lorraine, il s’agira de faire des aménagements. Des aménagements chiffrés à 13 000 euros dont la moitié sur fonds propres. « Pour financer l’autre moitié, plutôt qu’aux banques réticentes, nous avons préféré faire appel au crowdfunding (financement participatif, NDLR). »
Lancée depuis peu sur la plateforme KissKissBankBank, la pêche aux sous a déjà séduit une trentaine de kissbankers et permis de récolter 1 415 euros. « On est joueurs, mais si 1 000 Messins versent rien que 5 euros chacun, nous y arriverons », prédit le patron de GentleCat. Les travaux devraient commencer le 5 juin et le premier bar à chats lorrain devrait ouvrir quelques semaines plus tard. Le temps pour Georges, Monique et Adrienne de s’adapter à leur nouvel environnement. Impliqués dans la défense de la cause animale, les propriétaires du Neko Café messin s’engagent déjà à reverser 10% de leurs bénéfices à une association de protection animale en accord avec leurs valeurs.
Marie-Odile Chéry (Le Républicain Lorrain)