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Aumetz : une fusée V1 visible au musée des Mines de fer


Cet ancêtre des missiles modernes pouvait parcourir environ 250 km à une vitesse de 600 km/h. (photo RL)

La présence d’une fusée V1 au musée des Mines pourrait surprendre mais elle s’explique : ces engins conçus par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale étaient montés dans les galeries minières, où les ateliers étaient à l’abri.

Dans l’une des salles du musée des Mines de fer, les visiteurs peuvent voir, suspendu au plafond, un appareil qui ressemble à un avion. Il s’agit de la reconstitution d’une fusée de type V1, utilisée par les Allemands de 1943 à 1945 pour bombarder principalement l’Angleterre. La propagande nazie parlait d’arme de représailles.

Cet ancêtre des missiles modernes pouvait parcourir environ 250 km à une vitesse de 600 km/h, il pouvait être propulsé par une rampe de lancement mais également à partir d’un avion. Les premières fusées étaient plus ou moins fiables mais au fur et à mesure d’améliorations, cette arme devenait redoutable. Pour enrayer une prolifération qui risquait de prolonger la guerre voire de changer le cours de l’Histoire, les Alliés ont pu compter sur un réseau d’indicateurs dans toute l’Europe, y compris en Allemagne.

Cachés dans les mines

Les ateliers de montage et les rampes de lancement des V1, ensuite des V2, pouvaient ainsi être localisés et bombardés.

Pour éviter la destruction de leurs ateliers de montage, les Allemands trouvèrent le moyen de les transférer dans des galeries minières, c’est ainsi que les mines de fer de Lorraine en abritèrent plusieurs, notamment celle de Thil. Les ouvriers chargés du montage étaient en majorité des prisonniers slaves, ils travaillaient dans des conditions inhumaines, le camp de Thil en témoigne.

L’engin visible à Aumetz est la réplique d’une fusée V1 reconstituée à partir de pièces détachées récupérées en mars 1988 dans la mine d’Hussigny-Godbrange par les créateurs du musée et assemblées sous la conduite de Jean-Claude Simon. Elle fait 7 m de longueur, 5,20 d’envergure et pouvait transporter 500 kg d’explosifs. Une fiche technique détaille la complexité de cet engin.

Le Républicain Lorrain