La commune frontalière d’Esch-sur-Alzette cherche des solutions pour faire ralentir les automobilistes, qui roulent à vitesse grand V dans les rues hautes.
« Un jour, un gamin sera renversé ici. » Derrière cette ritournelle entendue un matin devant l’école Francbois, se cache un problème qui n’a pas été résolu depuis plus de dix ans. À savoir celui de la vitesse excessive des automobilistes dans les rues hautes d’Audun-le-Tiche (Gambetta, Montrouge, Mermoz, Guynemer, Saint-Eloi, Mayrisch, Francbois, Terres-Rouges, Bosquets…). Là-même où se situe l’école maternelle. Depuis des années, le souci est le même : aux heures de pointe, nombreux sont les frontaliers à emprunter ce passage à vitesse grand V pour éviter l’encombrement des axes principaux.
Et malgré une réduction de la vitesse maximum à 30 km/h, l’installation de plusieurs dos-d’âne ou encore la mise en sens unique de quelques rues, rien n’y fait. «Ce n’est pas une route, c’est une autoroute. Les voitures ne s’arrêtent pas au stop, les chauffeurs se doublent sur les dos-d’âne, ils roulent comme des tarés…», relate Sandrine, une maman venue conduire son enfant à l’école. Chez elle comme chez tous les parents, l’angoisse d’un accident dramatique est palpable. Alors, quelles solutions pour endiguer le phénomène ?
Davantage de dos-d’âne
Actuellement, plus d’une dizaine de dos-d’âne et coussins berlinois maillent toutes les rues concernées. Mais d’aucuns estiment que ce n’est pas suffisant. «Il n’y en a qu’aux extrémités des rues», regrette Rachel, une maman. Leur espacement permettrait aux usagers de ré-accélérer entre deux obstacles. D’où la nécessité d’en remettre une couche. Problème : pour que ce soit vraiment efficace, il faudrait au mieux doubler leur nombre.
Aménagement de la chaussée
Les outils permettant de ralentir le trafic sont nombreux. Les chicanes ou les bandes rugueuses en sont deux exemples. D’un coût modeste pour la municipalité (deux gros bacs de fleurs forment une chicane), elles permettraient de ralentir considérablement les voitures. Et ne seraient pas dépourvues d’esthétisme…
Feux tricolores
L’installation d’un feu passant automatiquement au rouge lorsque la vitesse maximum autorisée est dépassée est une solution envisageable. Mais elle se heurte à deux obstacles : le coût de la pose et de l’entretien d’une part, et le non-respect du code de la route par les automobilistes d’autre part : «Ils grillent le feu rouge une fois sur deux», lâche une autre maman. Les radars automatiques à feu existent. Mais c’est le préfet qui décide de leur mise en place.
Signalétique
«Le problème, c’est que l’on ne voit pas l’indication comme quoi il y a une école», se plaint Sandrine. Un marquage au sol l’indique pourtant, mais il est difficilement perceptible au volant, notamment lorsque les conditions météorologiques sont défavorables. Des panneaux ont été installés de part et d’autre de la sortie d’école. Mais ils ne sont pas lumineux ni clignotants. Pas de feu orange à l’horizon non plus. Voici des pistes qui pourraient être étudiées.
Présence policière
Rachel en est convaincue : «S’il y avait davantage de policiers municipaux devant les écoles, ça calmerait pas mal de monde.» Le gendarme fait toujours son effet. En plus, sa présence n’induit aucun coût supplémentaire pour la commune…
À défaut, on pourra toujours miser sur le bon sens et la vigilance des automobilistes pour lever le pied. Mais il ne faut pas se faire trop d’illusions quand même.
Damien Golini (Le Républicain Lorrain)