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Audun-le-Tiche : tensions autour des poulaillers


Entre les propriétaires des animaux élevés dans les jardins ouvriers et les associations de protection animale, le ton est monté jeudi. (Photo Armand Flohr / Le Républicain Lorrain)

Après « l’exfiltration » d’une cinquantaine de bêtes par des associations de protection animale, mercredi, dans les jardins ouvriers d’Audun-le-Tiche, les services de l’État sont intervenus.

Le feuilleton continue à Audun-le-Tiche. Cette fois-ci, voitures et camionnettes remplies de caisses et de cages sont restées dans la rue. Les propriétaires des jardins ouvriers, dont les animaux sont retirés un à un par les associations de protection animale depuis le début de la semaine, ont vu rouge. Jeudi, les animalistes, qui avaient annoncé leur « opération sauvetage » sur les réseaux sociaux, étaient attendus au tournant.
Très vite, le ton est monté. Dans toutes les bouches, les « vols d’animaux », principalement des poules, des lapins et des canards, perpétrés dans la nuit de mercredi à jeudi.

« On m’a découpé le grillage »

«On m’a découpé le grillage et cassé un cadenas à 23 h!», tempête un propriétaire, brandissant des photos des installations endommagées. Dans le camp d’en face, qui préfère pointer «des extrémistes qui n’ont rien à voir avec les associations», d’autres photos défilent sur les smartphones: des animaux morts «retrouvés dans les taillis la veille. Des carcasses encore chaudes.»

Ces terrains ont été brusquement mis sous les projecteurs suite à une plainte d’une riveraine de la rue de Belval, à Esch-sur-Alzette. La direction départementale de la protection des populations (DDPP) s’est rendue sur place «pour faire un constat sur les conditions d’hébergement des animaux» que les associations jugent «inhumaines». Des représentants de la ville d’Audun-le-Tiche, les forces de l’ordre françaises et luxembourgeoises, se sont joints à la délégation. Mais pour Nathalie Lia (Fondation Brigitte Bardot), la visite est vaine «puisque la DDPP n’entre que dans les cabanons sur invitation des propriétaires. Forcément, ce sont des gens qui n’ont rien à se reprocher…» Reste à attendre les conclusions de la préfecture mais quoi qu’il en soit, prévient Bernadette Rohrer, de l’association Stéphane Lamart, «on continuera notre combat». Ces jardins ouvriers frontaliers, voués à être rasés, ne sont pas encore près de retrouver leur tranquillité.

Certains animaux, dénoncent les associations, ne voient jamais la lumière du jour et sont enfermés dans des cabanons de tôle.

Alain Morvan / Le Républicain Lorrain