Vendredi dernier, le préfet Laurent Touvet, présent à Audun-le-Tiche à l’occasion du lancement de la plateforme de e-commerce Ma ville mon shopping, a été interpellé au sujet de la concurrence du Grand-Duché, jugée «injuste» pendant le confinement.
Le contexte ? Côté français, des petits commerçants contraints de fermer le rideau et particulièrement amères devant l’afflux de clients au Luxembourg, où l’activité commerciale est maintenue. « On a acheté du gel, des parois de sécurité, et les clients sont ailleurs ! C’est la double peine », relaye Virginie Wittische, pour les commerçants de Villerupt. « Nous avons le sentiment d’être sacrifiés », abonde Julien Moschetti, opticien à Audun-le-Tiche.
«J’entends le message», a réagi le représentant de l’État. «Le territoire tire profit de sa proximité avec le Luxembourg, aujourd’hui, c’est devenu un inconvénient.» Il a précisé que le tourisme économique serait sanctionné» et rappelé la règle : les achats de première nécessité doivent se faire «à proximité du domicile».
Sauf que, pour un frontalier, la proximité, c’est aussi le Luxembourg. «Les sanctions, c’est surtout pour ceux qui habitent loin de la frontière.» «Personne ne souhaite la mise en place d’un État policier», a-t-il opposé à Stéphan Brusco, le maire de Thil, qui suggérait de fermer les frontières. «Le système repose sur la responsabilité individuelle.»
Joan Moïse (Le Républicain lorrain)