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Attentats de Paris : à Metz, le vibrant adieu à Marie et Mathias


Main dans la main, les amis de Marie et Mathias ont annoncé souhaiter ne pas s’éloigner de ce qu’était le couple en se faisant les ambassadeurs de l’amour et de la solidarité. (Photo : RL)

Dans une grande dignité et avec pour maître-mot la solidarité, près de 2 000 personnes ont assisté hier à Metz aux obsèques de Marie et Mathias, fauchés au Bataclan. Familles et amis y ont délivré un formidable message de paix.

Sur son cercueil à elle, ses ballerines. Sur le sien, son casque de BMX. Et au pied, cette photo qui a fait le tour du monde. Lui, beau brun à casquette, sourire enchanteur. Elle, très jolie blonde espiègle, l’embrassant tendrement. Un couple rayonnant de bonheur, devenu le symbole d’une jeunesse ne demandant qu’à vivre et s’amuser et que la barbarie a fauché un vendredi 13 au Bataclan.

Près de 2 000 personnes étaient présentes hier aux obsèques de Marie Lausch, 23 ans, et Mathias Dymarski, 22 ans. Nous y avons aussi assisté, en accord avec les parents. Elles se sont déroulées pendant près de trois heures dans une église Sainte-Thérèse pleine à craquer. Pleine de proches, mais aussi d’inconnus désireux de témoigner leur soutien. Pleine d’élus de tous bords entourant le plus haut représentant de l’Etat, le préfet Nacer Meddah. Mais surtout pleine de bienveillance, d’amour et de solidarité.

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Une cérémonie qui a débuté par une projection de photos et de vidéos chaleureuses, émouvantes, tendres et rigolotes sur Marie la danseuse et Mathias l’as des figures aériennes à vélo. Le genre d’images qu’on ne devrait voir, à cet âge-là, que dans les mariages.

Au micro, avec courage et dignité, les deux pères de ces enfants uniques ont su trouver les mots justes. « Nous nous battrons pour que Marie et Mathias ne soient pas que les victimes de la haine mais qu’ils soient le symbole d’une jeunesse qui n’a pas peur et apporte la joie de vivre et la solidarité. Vous êtes maintenant tous nos enfants », ont-ils lancé aux nombreux jeunes constituant l’assistance.

« La meilleure réponse c’est la solidarité »

Evoquant leur admiration pour ces jeunes diplômés supérieurs, tout fraîchement installés à Paris, qui « géraient tout avec une formidable énergie » et se montraient « solidaires en permanence », ces deux pères ont choisi de délivrer un formidable message d’espoir. « A ceux qui ont brisé le grand amour de nos vies, nous ne ferons pas le cadeau de notre haine. La meilleure réponse à cette violence qui frappe à l’aveugle, c’est la solidarité », ont poursuivi les papas avant de s’adresser à leurs enfants : « On vivra, on sortira, on rira, on sera presque heureux, pour que vos vies continuent à travers nous. Nous serons des messagers de votre amour. Pour vous, nous vivrons sans haine car nous savons que là où vous êtes, vous enchantez les anges », ont-ils conclu sous les applaudissements.

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Animés par la même dignité, leur « deuxième famille », leurs potes, ont pris à leur tour la parole. Dressant le portrait d’amis « brillants, fonceurs, audacieux, drôles et toujours partants pour s’amuser », ils ont porté un extraordinaire message de paix, salué lui aussi par les applaudissements : « Malgré les sentiments de colère et d’injustice qui nous animent, nous ne nous éloignerons pas de ce que vous représentiez et deviendrons les ambassadeurs de l’amour et de la solidarité. »

Entouré d’une quinzaine de prêtres, diacres et séminaristes, Monseigneur Lagleize, évêque du diocèse de Metz, s’est ensuite efforcé de trouver les mots qui réconfortent face « à cette barbarie froide et déterminée ». « Malgré notre incompréhension face à la sauvagerie, nous voulons manifester notre volonté de ne pas céder à la peur », a exhorté le religieux.

Philippe Marque