Deux hommes ont été arrêtés le 17 octobre sur une aire d’autoroute à hauteur d’Entrange. Dans l’organisme de l’un d’eux, on retrouve 1,150 kg de cocaïne. Condamnés à payer une amende, ils écopent de 14 mois de prison.
La communication est difficile avec les deux hommes qui comparaissent devant le tribunal correctionnel de Thionville, poursuivis pour trafic de stupéfiants. Le premier, Jacques Gwetang, parle dans un souffle. À sa droite, Magnus Ofoegbu s’exprime uniquement en anglais. Il jette des regards inquiets à sa traductrice, semble parfois perdu. L’un est originaire du Cameroun, l’autre du Nigeria. Ils se seraient rencontrés en région parisienne.
Derrière leurs airs de bons pères de famille, les faits qu’on leur reproche sont graves : l’acquisition, la détention et le transport de produits stupéfiants qu’ils ont vraisemblablement fait transiter par le territoire français, depuis les Pays-Bas, le 17 octobre.
Les prévenus, âgés de 50 ans, font profil bas et reconnaissent les faits dans les grandes lignes, mais peinent à expliquer comment ils en sont arrivés là. Le casier judiciaire de Jacques Gwetang porte cinq mentions : des délits routiers. Celui de Magnus Ofoegbus est vierge. Ce dernier explique difficilement qu’une tierce personne l’a contacté début octobre pour qu’il fasse passer de la drogue jusqu’en Suisse. Il ne sait pas conduire. C’est donc Jacques Gwetang qui fait office de chauffeur.
Mais cette nuit-là, les quinquagénaires sont interceptés sur l’aire d’autoroute Porte de France, à hauteur d’Entrange. Un examen radiologique révèle que Magnus Ofoegbu porte dans son organisme 1 150 grammes de cocaïne. Ils sont aussitôt placés en garde à vue.
« Il a avalé 101 ovules en tout. On est à la limite de ce que l’organisme peut tolérer », martèle une représentante des douanes devant le tribunal. Elle insiste sur les risques terribles que Magnus Ofoegbu a pris, mais glisse par ailleurs que l’exercice est particulièrement difficile et qu’il lui paraît donc surprenant qu’il s’agisse d’une première tentative.
Christelle Dumont, procureur de la République, évoque « la misère humaine » de ces personnes que d’autres exploitent, leur faisant prendre tous les risques. « Mais à leur niveau, ils font fonctionner ces trafics », regrette-t-elle.
46 000€ d’amende
Quelque temps plus tôt, Magnus Ofoegbu avait expliqué avoir touché en tout et pour tout 900 euros pour l’opération, alors que la cocaïne se revend entre 30 et 80 € le gramme. Soit entre 34 500 € et 92 000 € pour sa cargaison.
Aussi, les avocats des deux prévenus s’attardent à rappeler la responsabilité des clients « qui pensent encore « consommer dans un cadre festif ». Eux, on ne les retrouve pas devant un tribunal… De l’autre côté, il y a ces « mules », cette misère humaine… C’est ça, la réalité d’un trafic. »
Les deux hommes sont finalement condamnés à payer solidairement une amende douanière de 46 000 €. Ils écopent également de quatorze mois d’emprisonnement et sont maintenus en détention.