En ces temps troubles, renforcer le contingent de réservistes opérationnels de l’armée est l’un des objectifs du gouvernement. La Lorraine en compte déjà 2 500. Nous sommes allés à la rencontre de trois d’entre eux pour comprendre leurs motivations et leur rôle. Tous affirment être prêts à combattre s’il le fallait.
Jean-Marie, 35 ans, ingénieur, travaille au Luxembourg comme responsable du développement de projets immobiliers. Gaël, 26 ans, termine son Master et est apprenti banquier patrimonial dans une banque. Clémence, 20 ans, est étudiante en 3e année de Bachelor à l’IUT de Metz. Tous ont un point commun : ils sont aussi réservistes opérationnels au 3e régiment de Hussards de Metz.
Jean-Marie, quinze ans de réserve, est capitaine. Gaël, huit ans d’ancienneté, maréchal des logis. Et Clémence, 1re classe, a effectué sa formation initiale de deux semaines en juillet 2024. Elle y a appris à combattre et à tirer : «Un stage de deux mois dans l’armée m’a convaincue. J’y ai rencontré des personnes très inspirantes. J’ai beaucoup aimé cet esprit de cohésion. Le sentiment de défendre la patrie est arrivé plus tard, après ma formation.»
Les vendredis, elle vibre aux couleurs : «Ces moments forts donnent envie de faire partie de cette famille. Cela ne peut apporter que des qualités et des compétences. C’est un vrai atout.»
Le même niveau d’exigenceJean-Marie aussi a démarré comme 1re classe au même âge. «Au début, j’étais motivé par la découverte. Mon père était dans l’active. Je voulais voir ce que c’était de mes propres yeux. Et cela m’a plu.» Ce papa de deux enfants a gravi tous les échelons. Depuis six mois, il commande le 5e escadron, l’unité de réserve du 3e RH.
Elle compte 160 personnels. Ce qui représente pour lui un sacré engagement, alors qu’un réserviste y consacre en moyenne 37 jours par an : «Pour moi, la réserve, c’est un peu tout le temps. Il faut organiser les week-ends d’entraînement, proposer au commandement un programme de formations. Généralement, je profite des trajets en train entre le Luxembourg et le France.»
Il décrit les missions de son escadron : «Chacun a un week-end d’entraînement très dense par mois, environ deux formations par an et participe à l’opérationnel. On assure la sécurité du quartier, on fait du Sentinelle, mais on a aussi eu des départs en opérations extérieures. Il y a quelques années, trois sont partis au Liban.»
Lui a fait Sentinelle à Lille, Paris et Nice : «Le niveau d’exigence est le même que pour nos camarades d’active. Quand on fait des missions avec eux, nous ne sommes pas mis de côté.»
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