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Arlon : le Club Med poursuivi après la mort d’une touriste belge


Le Club Med de Djerba la Douce, en Tunisie. (photo Tripadvisor)

Le Club Med doit répondre d’un défaut de prévoyance devant le tribunal civil, après la mort d’une touriste en Tunisie. Le 26 août 2008, Sylvie Delhasse, 37ans, de Battincourt, est décédée accidentellement sur un catamaran, au Club Med de Djerba la Douce.

En février 2008, Michel De Loeul et Sylvie Delhasse, un couple de Battincourt (Aubange), se marient. Quelques semaines plus tard, ils ont réservé, auprès d’une agence de voyages grand-ducale, leurs vacances d’été, choisissant le Club Med de Djerba la Douce (Tunisie) comme lieu de séjour.

Sportifs accomplis (Sylvie était capitaine de l’équipe de P1 du Volley Club lorrain d’Aubange dont Michel était le trésorier), ils ont organisé leur séjour en participant, notamment, chaque après-midi, à un cours de catamaran.

Le 26 août 2008, sous le chaud soleil du sud tunisien, leur catamaran s’est retourné. La volleyeuse de 37 ans, maman de deux jeunes enfants, est restée ligotée aux câbles de la bouée du bateau et s’est noyée en tenant la main de son mari qui, malgré tous ses efforts, ne parviendra pas à la sauver. Sept ans ont passé. Mercredi matin, le Club Med s’est retrouvé devant le tribunal civil d’Arlon pour répondre d’un défaut de prévoyance. Le tribunal pénal de Midoun (Tunisie) a conclu, en 2011, à un non-lieu, mais au civil, aucun accord à l’amiable n’a pu se dégager dans le cadre du dédommagement de la famille De Loeul.

En deuil au milieu de la fête

Dans un premier temps, les négociations ont semblé aboutir, mais très vite, le bureau d’avocats parisien en charge des intérêts de l’organisateur de vacances a utilisé toutes les voies de procédure afin d’atteindre le délai de prescription.

Le «Club Med France» et le «Club Med Belgique», deux entités juridiques indépendantes défendues respectivement mercredi par Stéphanie Schweitzer, du barreau de Paris, et par M e Stéphanie Nieuwbourg, du barreau de Bruxelles, se renvoient la patate chaude. Quant à l’assureur, il ne semble pas pressé de régler le processus d’indemnisation.

M e Bruno Devos défend les intérêts de Michel De Loeul et des enfants de la victime. Il réclame au Club Med un euro provisionnel pour les dommages moraux causés à ses clients. Il s’est particulièrement offusqué du refus du Club Med de rapatrier ses clients, les obligeant à terminer leur séjour au milieu de «gentils organisateurs» et de «gentils membres» faisant la fête.

Il s’est aussi étonné que, trois mois après les faits, le Club Med de Djerba la Douce ait fermé ses portes et que, depuis lors, tous les catamarans des différents clubs mondiaux soient équipés d’un couteau, preuve selon M e Devos, d’une forme de reconnaissance de faute. L’avocat estime d’autre part, que « les organisateurs de voyage ont une obligation de résultat qui, dans ce cas, a été clairement bafouée ».

Le jugement sera rendu le 18 novembre.

Christian Van Herck (L’Avenir)