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Arlon : la prime d’engagement des infirmières en baisse


Un des objectifs principaux de la prime était de soutenir les hôpitaux de Bastogne et d’Arlon qui souffrent de la concurrence avec le Grand-Duché. (Photo : archives lq/fabrizio pizzolante)

La prime provinciale d’attractivité versée aux infirmières nouvellement engagées dans les hôpitaux de Vivalia, passe de 7 000 euros net à 5 000 euros brut. Et elle sera limitée au personnel dont c’est le premier emploi.

Changements au programme pour la prime d’attractivité versée aux infirmières engagées dans les hôpitaux de Vivalia, à condition qu’elles y prestent trois ans au minimum. D’ailleurs, ne dites plus «prime» mais «subvention à l’emploi», c’est le nouveau vocable utilisé, qui présenterait des avantages au niveau des cotisations ONSS (Office national de la sécurité sociale).

Cette subvention à l’emploi sera dorénavant uniquement accordée au personnel dont c’est le premier emploi en tant qu’infirmier. Autre restriction, relative aux montants cette fois. On ne parle plus de 7 000 euros net pour un temps plein, mais de 5 000 euros brut : la charge fiscale sera à assumer par le bénéficiaire de la prime. Et plus par la Province.

Rappelez-vous lorsque cette prime d’attractivité a été mise en place au 1er janvier 2022, la Province a promis de verser 7 000 euros net, sans penser que les montants seraient soumis à l’impôt. Pour respecter cette promesse, les conseillers provinciaux ont décidé de verser un montant forfaitaire supplémentaire (impossible de calculer au cas par cas) aux infirmières bénéficiaires de la prime : 1 631,75 euros pour un temps plein.

Sur les trois années, on parle d’un effort financier provincial conséquent de 1,8 million d’euros dédié à cette prime.

Des retombées positives

Pas étonnant que la tripartite provinciale ait décidé de réduire la voilure. La baisse est tout de même importante : de 7 000 euros net à 5 000 euros brut. «Nous nous adressons aux personnes qui sortent des études, 5 000 euros cela reste déjà un montant important (NDLR : 50 % versé la première année d’engagement, 25 % la seconde et 25 % la troisième)», souligne le député provincial de la Santé, Stephan De Mul.

Lors de la présentation aux élus provinciaux de la nouvelle mouture de cette mesure de soutien, il est revenu sur les retombées positives. «Depuis l’instauration de la prime, les engagements ont fortement augmenté, passant de 110 à 130, avec des départs inférieurs, de 118 en 2022 à 83 en 2024. On peut espérer que c’est grâce notamment à l’effet de cette prime, et bien sûr de mesures prises en interne à Vivalia.»

Seul dans l’opposition, Écolo porte un regard plus critique. «Un des objectifs principaux de la prime était de soutenir les sites de Bastogne et Arlon qui souffrent davantage de la concurrence avec le Grand-Duché. Or les effets de la prime sont limités voire négatifs pour ces sites, souligne Jean-Pierre Wilvers, citant notamment des baisses d’embauche de 60 % ou plus à Bastogne par rapport à 2021. Et Vivalia ne semble plus être demandeur de cette prime qu’elle juge moins pertinente aujourd’hui qu’en période postcovid.»

Écolo propose donc de surseoir cette prime ou de soutenir uniquement les sites de Bastogne et Arlon-Virton.

Une analyse que ne partage pas Stephan De Mul. «Au niveau des cliniques d’Arlon-Virton, la situation s’est inversée. Il y a deux ans, on était au bord de la fermeture de services, ce qui n’est plus le cas actuellement.» Il rappelle que tous les sites connaissent une pénurie, il n’y a donc pas lieu d’en privilégier certains par rapport à d’autres. «Et si on atteint le cadre dans un site, on n’engagera plus, donc on n’octroiera plus de prime», conclut-il. Pas de quoi convaincre les deux conseillers Écolo qui se sont abstenus lors du vote.

Lydie Picard
(L’Avenir)