Déjà en difficulté avant la crise sanitaire, le géant de l’acier a décidé de fermer définitivement la cokerie de Florange à la fin du mois.
La cokerie du site d’ArcelorMittal à Florange (Moselle), qui emploie 170 salariés, « sera arrêtée fin avril avec une visée d’arrêt définitif dans les meilleurs délais », a annoncé en début semaine le groupe dans un communiqué à l’issue d’un comité social économique (CSE).
« Ce projet fait suite au ralentissement du site de Dunkerque, qui a fortement réduit le besoin de coke de la société » avec la crise du Covid-19, précise le leader mondial de l’acier.
Le groupe avait annoncé en février que l’installation serait arrêtée à l’horizon 2022/2023, mais « cette crise rend nécessaire la mise en œuvre de mesures d’adaptation, afin de préserver les actifs de l’entreprise pour permettre sa continuité et de la mettre dans les meilleures conditions possibles de reprise lorsque la crise sanitaire s’achèvera », est-il expliqué.
« Ces dernières semaines, la crise du Covid-19 a profondément perturbé notre environnement commercial et économique : la demande a brutalement ralenti sur de nombreux segments de marché, dont l’automobile et dans une moindre mesure l’industrie et la construction, même si elle reste soutenue dans les aciers pour emballage alimentaire », ajoute le groupe.
« Un nouveau combat s’engage »
Outre la crise sanitaire, le groupe sidérurgique a engagé un « plan d’investissements visant à réduire ses émissions de CO2 de plus de 30% d’ici à 2030 » et donc à diminuer ses besoins en coke. « Le site de Dunkerque pourrait devenir autosuffisant en coke à court terme », rappelle-t-il.
Un CSE extraordinaire est prévu mardi à Florange, marqué par la fermeture des hauts-fourneaux au printemps 2013. « Un nouveau combat s’engage pour préserver les salariés et les emplois », a réagi FO. « Le moment est compliqué, je ne sais pas comment on va négocier avec la direction, on ne peut pas se déplacer, il faut qu’on soit présents physiquement », a réagi Julien Walterspieler, responsable CFDT, syndicat majoritaire. « On s’y attendait, mais peut-être pas aussi rapidement. »
La direction assure « qu’au vu des perspectives démographiques de la société, toutes les conditions sont réunies pour pouvoir proposer un nouveau projet professionnel en interne à chaque salarié de la cokerie ».
Le maire de Florange, Rémy Dick, se dit interpellé par « l’avancement du calendrier dans une période où les contestations sociales sont particulièrement compliquées et où les autorités publiques, sanitaires et politiques sont toutes préoccupées dans la lutte contre l’épidémie ».
Le site de Florange, qui emploie au total près de 2 300 personnes, a arrêté fin mars pendant une semaine ses activités, le temps de mettre en place des mesures de protection sanitaires.
LQ