Un Forbachois, trafiquant de stupéfiants à Metz-Bellecroix, a été interpellé par les policiers messins mercredi. Il a été condamné à six mois avec sursis et 280 heures de travaux d’intérêt général (TIG).
Mercredi, il était installé sur une chaise, au dixième étage d’une tour de Metz-Bellecroix. Assis, dans un local à incendie, une machette à la main, il attendait le client pour refiler héroïne et cocaïne.
Jeudi, c’est un gros bébé qui s’est présenté devant la barre du tribunal correctionnel de Metz. 20 ans à peine, originaire de Forbach, on dirait qu’il a du mal à comprendre les questions du président du tribunal.
– Expliquez-moi l’organisation du trafic ?
– Quoi ?
Le président reformule, et le Forbachois explique qu’on l’a forcé à s’installer là.
– Qui ?
– Une personne très dangereuse. Je ne peux pas dire qui ?
– Et la machette ?
– C’est lui qui me l’a donnée.
Le prévenu a été interpellé mercredi matin, à 9 h 30 par la brigade spécialisée de terrain (BST) du commissariat de Metz. À l’heure où il ouvrait son petit commerce de stupéfiant. Il en était à son quatrième de jour de présence. Il lui restait encore 23 g d’héroïne, 12 g de cocaïne. Et la recette des ventes : 925 €. Le président du tribunal s’étonne que son fournisseur ne soit pas venu récupérer l’argent.
– Il vous faisait confiance ?
– Il sait que j’ai très peur de lui.
– Et les deux téléphones que vous portiez sur vous ?
– Un pour écouter de la musique, l’autre pour contacter mes amis.
Un trafiquant de «quatre jours»
Le tribunal devra se contenter de cette version, car les enquêteurs n’ont rien trouvé de probant après écoute. Apprenti dealer ? « Je lui devais de l’argent, répond le prévenu. Il me payait de la nourriture, des cigarettes et mon cannabis ».
« Mon client est issu des quartiers pauvres où les gens sont facilement malléables, a défendu Me Mehdi Adjemi. C’est un trafiquant de quatre jours. »
Interdit de séjour à Metz
Puisque c’est ainsi, le parquet a estimé qu’il valait mieux lui trouver une occupation saine. « S’il est capable de vendre de la drogue, assis sur une chaise de 9 h 30 à 20 h, il pourra travailler ». Et de requérir, six mois d’emprisonnement avec sursis et 280 heures de travaux d’intérêt général.
Une réquisition suivie par le tribunal. Le jeune Forbachois, ne devra plus montrer le bout de son nez à Metz, ne pourra plus détenir une quelconque arme pendant cinq ans, et devra soigner son addiction au cannabis.
Anne Rimlinger-Pignon
(Le Républicain lorrain)