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Amputé après un accident de moto, ce Mosellan remonte en selle


Amputé de la jambe gauche à la suite d'un accident de moto, Emmanuel Piddiu a décidé de se remettre en selle. (Photo : Mélanie Courte)

Le 19 septembre 2017, la moto qu’il conduisait et une voiture entraient en collision, avenue de Thionville à Metz-Woippy, lui «bousillant» la jambe gauche. Trois ans plus tard, alors que les complications s’enchaînaient, Emmanuel Piddiu décidait de se faire amputer. Avec l’idée de remonter un jour sur une bécane.

C’était en septembre 2017. Emmanuel Piddiu est alors mécanicien au sein d’un garage situé dans la région messine. En fin de journée, alors qu’il venait de bosser sur une moto accidentée, il part l’essayer avant de la rendre au client. Mais, route de Thionville, à Woippy, c’est le drame. La moto et une voiture entrent en collision.

Sa jambe gauche, prise en étau entre les deux, est broyée. «À mon réveil à l’hôpital, elle était toujours là, maintenue par un fixateur extérieur, mais le médecin a été très honnête. Il y avait un fort risque d’amputation à terme.»

Plusieurs opérations

Les années suivantes ne lui laisseront que peu de répit. «On est allé de complication en complication. On m’a prélevé un bout du péroné de la jambe droite pour le greffer sur mon tibia gauche. On a enchaîné les opérations. Mais à chaque fois, il y avait une infection et l’os n’est jamais parvenu à se consolider.»

En 2020, il parvient à refaire quelques pas avant que sa jambe ne se casse à nouveau. «Entre-temps, j’avais eu mon premier enfant. Je ne voulais pas être le père qui reste sur le banc de touche. Le peu de temps que j’ai pu marcher, j’avais des douleurs, je ne pouvais pas sauter ni courir… En septembre 2022, j’ai dit stop.»

Une libération

En février 2023, Emmanuel se fait amputer. La privation de son membre s’avère être une libération. Son objectif est clair : remonter sur une moto. «Je ne voulais pas m’interdire de faire quelque chose que j’aime. Tant que j’avais des soucis avec ma jambe, je ne pouvais pas faire de moto. On m’avait prévenu que ça prendrait des années. Du coup, j’avais acheté une FZ de 1985 à retaper. Je m’étais dit qu’elle serait prête en temps voulu.»

Sa première remise en selle, c’était le mois dernier, sur le circuit de Chambley, «après huit longues années d’attente». Désormais, Emmanuel marche à l’aide d’une prothèse. «Je peux courir après mon fils surtout», sourit le trentenaire qui a accueilli en mars 2024 un deuxième garçon.

À Leeds dans quelques jours

«J’ai mis une cale aimantée à ma botte de motard pour qu’elle tienne sur le cale-pied.» Sa moto, elle, a été entièrement modifiée. «Au début, je m’orientais vers une simple restauration, mais je suis tombé sur des comptes de motards japonais qui modifiaient entièrement les motos d’origine des années 80 pour allier le beau et le performant.»

Des milliers d’heures de travail plus tard, il est contacté par un des organisateurs du Worship Moto Show qui se tiendra le 28 septembre à Leeds, en Angleterre. «On m’a proposé de venir exposer ma moto, aux côtés d’une trentaine d’autres. Il y aura de grands noms du milieu, des équipementiers.»

Les championnats de France PMR en ligne de mire

Avec lui, il emportera le nom de tous ceux qui l’ont soutenu «depuis le début», et de son épouse notamment, premier soutien. Tous ont signé sur le haut du réservoir de la bécane. «Le message, c’est : « ne vous mettez pas de barrière ». Dos au mur, j’ai saisi la seule solution qui se présentait : me lever et avancer.»

À son retour d’outre-Manche, Emmanuel se lancera un autre objectif : participer aux championnats de France PMR (personne à mobilité réduite) lors de la PMR Cup, un cycle d’épreuves réservé aux personnes à mobilité réduite. «Mais pour ça, il va falloir s’entraîner fort !»

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