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Amnéville : le pôle touristique vers un renouveau


Zoo, Snowhall, golf, casino, salle de spectacle : le pôle touristique d'Amnéville est constitué d'une mosaïque d'activités. (photo Le Républicain lorrain)

Né il y a 45 ans, le pôle touristique d’Amnéville est aujourd’hui le premier site de divertissement du Grand Est. Désormais à un tournant, ce lieu unique en son genre doit se réinventer.

La journée a commencé sur une piste de ski. Dans les Vosges, évidemment? Non. Au Snowhall d’Amnéville, dans ce bout de Moselle où les sommets sont ceux des cheminées des usines sidérurgiques. Mardi, la Société publique locale (SPL) qui gère le site y a organisé une journée découverte à destination des médias.

Hormis la télé sarroise, seuls les journalistes régionaux ont répondu à l’appel. L’anecdote montre le chemin qu’il reste à accomplir à la station pour devenir destination. Elle pousse à se demander comment la presse nationale peut encore snober ce lieu unique en son genre qui porte en lui tous les ingrédients d’une incroyable success story.

Elle a démarré sur un crassier. Ce cadre pas vraiment glamour est devenu 45 ans plus tard la 8e ville thermale de France et le premier site de loisirs du Grand Est avec six millions de visiteurs par an.

Anne Bello, la PDG du Pôle thermal, est celle qui résume le mieux cet endroit né de la folie d’un homme politique aussi décalé que visionnaire, Jean Kieffer, maire d’Amnéville de 1965 à 2011 : «Il a eu une double vision : celle de reconvertir un vestige sidérurgique et d’anticiper avant tout le monde la société du bien-être.»

Près de 70 activités proposées

Avec 70 activités proposées aujourd’hui, la visite au pas de course, façon tour-opérateur japonais, donne le tournis. Cet espace de 400 hectares, aux équipements jusque-là pas toujours super bien gérés, doit aujourd’hui se réinventer s’il ne veut pas péricliter.

«Il a subi les affres du temps et nécessite des investissements», pointe Jackie Helfgott, élu régional qui préside la commission Tourisme. Arrivé à maturité, le site veut franchir un palier pour atteindre les sept millions de visiteurs et attirer de nouveaux investisseurs sur les 45 hectares de foncier libre qu’il lui reste.

Il veut aussi en terminer avec cette «logique de monoconsommation» qui fait qu’aujourd’hui la plupart des visiteurs y pratiquent une activité puis se volatilisent. «Il nous manque de la notoriété», pointe du doigt Anne Bello, obligée de faire le buzz avec des campagnes de communication provocantes.

Pour changer de dimension, Amnéville s’est dotée en octobre 2017 d’une nouvelle gouvernance, elle aussi unique. Région et Département de Moselle sont à son chevet dans une SPL qui réunit aussi trois communes (Amnéville, Rombas, Marange-Silvange) et deux communautés de communes. Cette SPL va investir sur le site 20 millions d’euros. Elle vient d’accoucher d’une marque : «Amnéville, cité des loisirs».

Elle aura pour mission de l’identifier aux yeux de tous «comme la station du divertissement familial et du bien-être». Tout l’urbanisme va aussi être repensé. Exit l’impressionnante ligne à haute-tension qui la défigure et la scinde en deux. Sens de circulation et signalétique vont aussi être revus pour rendre le capharnaüm actuel plus lisible. Une agora géante sera aussi aménagée pour accueillir de grandes manifestations.

«L’endroit s’est construit comme un orchestre rempli de solistes mais sans chef d’orchestre», regrette l’urbaniste Frédéric Berrot, en charge d’agencer ce patchwork pour n’en faire enfin qu’un seul et même ensemble. Les premiers coups de pelle seront donnés avant la fin de l’année pour s’achever en 2021 ou 2022.

Philippe Marque/RL