Elles transporteront des millions de visiteurs. Les trois cabines du futur ascenseur du pilier nord de la Tour Eiffel viennent de sortir de l’usine d’Amnéville. Elles ont été entièrement pensées et conçues sur place. Une fierté pour les 40 salariés.
C’est le monument emblématique de la France. Bientôt, des appareils amnévillois exceptionnels permettront à des millions de visiteurs de la contempler de près. L’entreprise Charles-Rothermel, basée à Amnéville, vient de terminer la conception des trois cabines du nouvel ascenseur du pilier nord de la Tour Eiffel. Elles accueilleront 112 et 56 passagers d’un coup, et parcourront deux fois et demi le tour de la Terre, par an ! La société de la Tour Eiffel a lancé un grand chantier de rénovation et modernisation, dans le cadre des Jeux olympiques de 2024.
6 683 pièces sur mesure
Depuis 2019, la quarantaine de salariés de l’entreprise familiale, spécialisée dans la construction de cabines de ponts roulants, de trains à chaud et cabines suspendues pour des grues, planche sur ce contrat. Le marché de rénovation de l’ascenseur a été remporté par Eiffage et Baudin Châteauneuf.
Ils ont confié la conception de la cabine à la société amnévilloise, qui a travaillé avec d’autres sociétés locales : Kuthe pour la climatisation à Metz et Solsi Cab pour les notes de calculs à Hagondange. Beaucoup de détails techniques doivent rester confidentiels, au vu de l’importance du contrat aussi prestigieux qu’exigeant. Un travail minutieux, qui a nécessité 1 600 heures d’études. Au total, 6 683 pièces ont été créées sur mesure.
Presque 7 tonnes
Les cabines pèsent 6 906 kg. Une prouesse. « Le poids était l’une des contraintes. Nous avons alors créé un socle en acier et le reste en aluminium », note, pas peu fier, Laurent Zivec, actuel patron et petit-fils du fondateur de la société familiale. Avec des difficultés propres à cette matière, qui ont demandé une année de travail. Deux cabines haut de gamme seront dédiées aux visiteurs. La troisième est pour le pilote, aujourd’hui remplacé par une cabine automatisée.
Les cabines, en version pièces détachées, ont été glissées dans d’immenses caisses conçues sur mesure. Elles viennent de quitter Amnéville. Dès le 18 juillet, les salariés amnévillois prendront leurs quartiers du côté de la Dame de Fer, pour procéder au montage pendant deux mois. Une opération minutieuse, qui s’effectuera à 40 m de hauteur, à l’aide d’un échafaudage géant.
La société avait déjà travaillé pour la Tour Eiffel. En 1982, le grand-père de Laurent Zivec, fondateur de l’entreprise, avait participé à la conception de la cabine TDF au sommet de la tour. « Et on a vérifié : elle est toujours là ! » Ce n’est peut-être pas fini : la Tour Eiffel devrait bientôt lancer un marché pour le remplacement de l’ascenseur du pilier est.