Accueil | Grande Région | Amazon à Metz : quel impact sur l’emploi et l’environnement ?

Amazon à Metz : quel impact sur l’emploi et l’environnement ?


(illustration AFP)

Amazon vient d’officialiser l’installation à Metz d’un vaste entrepôt, après avoir essuyé des refus en Alsace. Un millier d’emplois en CDI vont être créés, ce dont se réjouissent les responsables locaux, même si le géant américain reste critiqué sur son impact social et environnemental.

Quel effet sur l’emploi ?

« Opérationnel à l’été 2021, le site va entraîner la création de 1 000 emplois en CDI dans les trois années suivant son ouverture », assure Amazon mardi dans un communiqué. François Grosdidier, président de Metz-Métropole, explique qu’il s’agit « de la création nette d’emplois la plus importante depuis l’arrivée de PSA il y a plus de 40 ans ».

L’argument porte en particulier dans les régions « où le marché de l’emploi est faible », estime Jérôme Guilain, secrétaire (SUD-Solidaire) du CSE d’Amazon à Lauwin-Planque, dans le Nord. « C’est beaucoup plus simple pour eux de s’implanter sur des bassins comme Amiens où il y avait beaucoup de fermetures », abonde Sandra Holota, déléguée syndicale CGT sur le site de Boves, un endroit « où on a beaucoup besoin d’embauches ».

Amazon martèle le nombre d’emplois créés – il vise 14 500 CDI en France à fin 2021 -, mais les syndicats nuancent. « Il y a beaucoup de turnover, rares sont ceux qui restent plus de 3 ou 5 ans », explique Jérôme Guilain. « On est toujours suivi par GPS, le chef sait où on est à la seconde près. Il faut être fort mentalement pour tenir longtemps. »

Les opposants d’Amazon comme l’association de défense de l’environnement des « Amis de la terre » estiment en outre que le géant de l’e-commerce détruit plus d’emplois qu’il n’en crée, évoquant plusieurs dizaines de milliers d’emplois détruits en France par l’essor du commerce en ligne. Le sociologue à l’université de Paris Vincent Chabault, auteur en janvier d’un Éloge du magasin, est prudent vis-à-vis de « ces discours militants, d’un côté comme de l’autre », mais estime que « l’argument de l’emploi avancé par Amazon devient de plus en plus périmé parce qu’on parle d’emplois largement robotisables » dans les entrepôts.

Quel effet sur l’environnement ?

Autre argument motivant l’opposition de certains élus à l’implantation d’Amazon : son impact sur le climat. Le maire de La Rochelle s’est récemment opposé à l’implantation d’un centre logistique de 5 700 m² sur le port maritime de la ville, estimant que le « modèle d’activité n’est pas en phase avec les ambitions de transition écologique de l’agglomération ».

Mais comment mesurer cet impact ? Un rapport réalisé notamment par France Stratégie et publié récemment rappelle simplement que ce bilan environnemental « est discuté ». Il appelle « à la prudence » vis-à-vis des bilans « très positifs » présentés par les acteurs, sans pour autant quantifier cet impact ou le comparer avec le bilan environnemental du commerce physique. « Le volume des livraisons, un milliard de colis par an, essentiellement à domicile, peut générer des émissions de gaz à effet de serre et des particules fines, aux conséquences sanitaires majeures », indiquait-il, préconisant, pêle-mêle, la décarbonation des flottes de livraison, une réforme rapide de la fiscalité du commerce ou de celle pesant sur les multinationales.

« Qu’on le veuille ou non, on ne peut plus faire sans Amazon… Mais on n’est pas obligé de ne faire qu’avec Amazon », conclut Laurent Dégousée de SUD-Solidaires. « Les concurrents arrivent, les syndicats se développent… » Mais le géant américain « doit se sur-responsabiliser, on ne peut pas être un n°1 non exemplaire ».

LQ/AFP

 

Un commentaire

  1. Des emplois: bonne nouvelle!
    Quant aux fadas écolos, qu’ils aillent cultiver leur jardin et arrêter de râler pour un oui ou pour un non.