Le Coderst (Comité départemental d’évaluation des risques sanitaires et technologiques) du Haut-Rhin a délivré jeudi un « avis favorable » à l’implantation d’un entrepôt géant de e-commerce sur la commune d’Ensisheim, selon des sources concordantes vendredi.
Cet avis du Coderst, à caractère consultatif, constitue la dernière étape avant l’éventuelle signature par le préfet du Haut-Rhin, Louis Laugier, de l’autorisation environnementale de construction d’un entrepôt de 286 mètres de long sur 153 mètres de large et quatre étages, sur une ancienne parcelle agricole de 15,7 hectares dont la transformation en zone d’activité a déjà été actée.
Au vu du rapport de l’inspection de l’environnement, une majorité des 25 membres du Coderst ont voté en faveur de la concrétisation du projet, selon des sources concordantes, confirmant une information de Rue89 Strasbourg. « Le Coderst statue en droit. A partir du moment où le dossier est complet et conforme, la conclusion s’impose d’elle-même », a déclaré un membre du comité.
Le projet est porté par la société Eurovia 16 Project pour le compte d’une entreprise d’e-commerce dont l’identité demeure confidentielle. Le bâtiment, qui offrira 189.000 mètres carrés de plancher, est conçu pour fonctionner 24h/24 et 7j/7. Il peut accueillir jusqu’à 611 personnes simultanément, auxquelles s’ajoutent 45 personnes « dans les services administratifs », selon le rapport d’inspection soumis au Coderst.
« Société écran » pour Amazon, selon les opposants
Au moment de la réunion du Coderst, une manifestation d’opposants refusant l’implantation de cet entrepôt, rassemblant une centaine de personnes selon la police, s’est tenue devant les bâtiments de la préfecture à Colmar. Jean-Luc Hoffmann, le président de la Chambre des métiers d’Alsace, institution représentée au Coderst, a lui aussi exprimé son opposition à ce projet qu’il qualifie de « déguisé », porté par une « société écran », selon lui pour le compte du groupe américain Amazon.
« C’est un entrepôt géant, l’équivalent d’une trentaine de terrains de foot mis bout à bout, ça fait une grosse verrue dans le paysage, et ça génère des milliers de camions par semaine », a-t-il regretté. « Je ne suis pas contre la modernité, mais il est important de garder un équilibre entre ce qui est vendu sur internet et le commerce de centre-ville ».
Le 5 novembre, Frédéric Duval, directeur d’Amazon France, avait cependant assuré que sa société n’avait « pas de projet en Alsace ». CDiscount, Zalando et Veepee, autres principaux opérateurs du e-commerce en France, ont également assuré ne pas être impliqués dans ce projet.
LQ/AFP